L’hôpital de Châtillon-sur Indre et sa maison pluridisciplinaire ont eu les honneurs d’une visite présidentielle en janvier 2011 dans le cadre des vœux aux professions de santé. Mais ce n’est pas ce coup de projecteur qui explique son succès. C’est la conception mixte du dispositif mis en place en septembre 2009. À cette date était en effet inaugurée une maison médicale pluridisciplinaire directement implantée dans les locaux mêmes de l’hôpital local, au rez-de-chaussée du bâtiment. Une maison qui accueille à la fois des consultations publiques et des cabinets privés libéraux.
L’attractivité de l’hôpital consolidée
Les consultations publiques sont assurées dans des cabinets dédiés par des spécialistes (ophtalmologie, gynécologie, cardiologie, psychiatrie et ORL) venant principalement du CHU de Châteauroux, hôpital de référence de l’hôpital local, mais aussi de celui de Tours. La maison accueille également douze professionnels libéraux (médecins généralistes, chirurgien-dentiste, infirmiers, pédicure podologue, phlébologue) et un service de médecine du travail. La salle d’attente est commune, comme le secrétariat. Et surtout, le dispositif est complété par une salle d’urgence destinée à faire le relais avec le Samu. La qualité de l’équipement a également beaucoup compté dans le succès du lieu, puisqu’il permet de pratiquer de la télémédecine en relation avec le CHU et d’autres lieux de référence.
« Le succès de cette maison pluridisciplinaire nous a permis de consolider l’offre médicale et l’attractivité de l’hôpital de Châtillon-sur-Indre », constate Hélène Chapu, directrice de l’établissement. Un constat corroboré par le Dr Michel Hetroy, médecin généraliste, maire de Châtillon-sur-Indre et promoteur du projet avec l’ancien directeur parti à la retraite, Jean-Pierre Noilhan : « Je viens de prendre ma retraite. Et sans la maison pluridisciplinaire, je n’aurais pas trouvé de successeur à la fois pour mon cabinet médical et pour ma fonction au sein de l’hôpital (il en est le président de la CME). »
Réponse aux attentes de jeunes praticiens
La vraie force du projet, c’est qu’il correspond aux demandes des nouveaux praticiens. « La maison pluridisciplinaire a fonctionné dès le départ, car il y a eu une véritable volonté des professionnels de santé qui s’y sont installés de partager un projet commun, souligne Hélène Chapu. Mais la greffe a pris et nous permet de pérenniser notre attractivité, car l’hôpital permet aussi aux jeunes médecins qui viennent s’installer de développer un exercice mixte, avec un temps salarié à l’hôpital et un temps dédié à leur cabinet libéral. Les jeunes professionnels sont également séduits par la possibilité de travailler avec leurs homologues des CHU qui interviennent en consultation spécialisée. » Le bénéfice de l’hôpital est quant à lui évident : il maintient sa capacité médicale et bénéficie en outre d’un « pool » de professionnels de santé accessibles (il suffit de descendre un étage) et prêts à intervenir en cas d’urgence. Une opération gagnant-gagnant qui explique pourquoi de nombreux projets similaires sont en préparation dans la région.
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