Il me faut maintenant une loupe pour lire le modèle imposé par le web, même avec des verres pour presbytie, récemment corrigée ! Bien cordialement vôtre.
P.S. Ce phénomène touche également les « grands hebdomadaires », c’est la rançon du virtuel. J’espère que vous appréciez un manuscrit par stylo à encre plume… [le courrier d’origine nous est effectivement ainsi parvenu, NDLR]
L’oreille chassée
Je lis dans « le Quotidien » un article paru le jeudi 30 janvier intitulé « L’oreille cassée ».
Oto-rhino-laryngologiste installée en province dans l’Indre, je suis forcément très sensible aux articles concernant l’otologie et, en l’occurrence, les traumatismes sonores sur lesquels vous attirez l’attention de vos lecteurs.
Si je vous rejoins totalement sur les comportements à risques, notamment de la jeunesse qui utilise des casques avec amplification, je crois néanmoins que ces appareils sont aujourd’hui pour la plupart « bridés » out tout au moins devraient l’être à environ 60 décibels.
Toutefois, c’est surtout votre silence assourdissant sur d’autres traumatismes sonores, au moins aussi préoccupants qui me fait réagir. Je pense à l’utilisation des armes à feu, parfois quotidiennes dans ma région peuplée d’une multitude de chasseurs, qui subissent des traumatismes sonores d’une incroyable violence (170 décibels et plus), avec une grande impulsion, ce qui leur détruit les cellules ciliées, plus particulièrement au niveau de la pointe de la cochlée, altérant les fréquences aiguës et l’analyse fréquentielle des sons.
Ainsi, il est extrêmement facile, en quelques minutes, de savoir si une personne pratique la chasse ou pas car, dans ce cas, les fréquences aiguës sont toujours altérées, en particulier le 4 000 hertz.
J’aimerais savoir pourquoi vous ne parlez pas de cette véritable catastrophe ; il n’y a aucune information au niveau de la population, notamment rurale, aucune prévention n’est mise en place, particulièrement lors de l’obtention des permis de chasse.
Bien que conscient des intérêts économiques éventuellement en jeu (sociétés de chasse, tourisme, vente de munitions et d’armes, commercialisation du gibier, etc.), il faudrait, je pense, avoir le courage de publier le risque encouru par les pratiquants qui ont droit à l’information, ceci d’autant que des casques de protection existent qui restent malheureusement en majorité fort coûteux quand ils sont réellement efficaces vis-à-vis des déflagrations.
Il conviendrait peut-être également d’attirer l’attention sur les risques professionnels qui restent présents dans certaines entreprises où les protections auditives sont des plus sommaires avec des casques rudimentaires, ne diminuant que d’une dizaine de décibels l’ambiance sonore ou le port de bouchons peu efficaces.
Depuis mon début de carrière, les choses se sont tout de même bien améliorées sur le plan professionnel mais il y a encore à faire et, à mon sens, il ne faut pas toujours ramener les traumatismes sonores au port des casques chez les jeunes mais peut-être élargir le débat au reste de notre société, ceci sans oublier bien sûr les divers appareils et équipements de chantier tels que compresseurs, marteaux-piqueurs, meuleuses et véhicules dont fréquemment des deux-roues sans échappement qui polluent lourdement l’atmosphère sonore de nos villes.
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