DE NOTRE CORRESPONDANTE
«LES ÉTATS GÉNÉRAUX des malades organisés en 2004 par la Ligue contre le cancer avaient mis en évidence une forte demande des patients dans ce domaine. De leur côté, les médecins du travail nous ont fait remonter les nombreuses inquiétudes exprimées par les malades au sujet de leur emploi. Nous avons pensé qu’une ligne téléphonique pourrait apporter une réponse à tous ces questionnements», explique Danièle Vanberkel, secrétaire générale de l’Institut de santé au travail du nord de la France. Avec le soutien financier de l’assurance-maladie, du conseil régional et de l’Etat, une plate-forme téléphonique a donc été mise en place à la fin d’octobre. Installée au Chru de Lille, dans l’unité de pathologie professionnelle, elle propose une écoute cinq jours sur sept pour toutes les questions ayant trait à l’emploi.
Les deux infirmières qui se relaient au bout du fil donnent aux malades et à leurs proches toutes les informations utiles et les accompagnent dans leurs démarches, prenant elles-mêmes les rendez-vous avec la personne ad hoc, si nécessaire.
«Le réseau des structures d’aide est une toile d’araignée.Dans ce contexte, donner un simple contact téléphonique ne sert à rien. Il faut accompagner les personnes jusqu’au bout et les rappeler pour savoir si leur démarche a abouti», souligne le Dr Sophie Fantoni, médecin coordinateur de la plate-forme.
Baisse importante des revenus après plusieurs mois de maladie, recours face à un licenciement durant l’arrêt, aménagements de poste ou d’horaires pour la reprise... : les questions sont innombrables et reflètent bien les grandes inquiétudes ressenties par les malades. «Les gens se sentent très isolés, constate Sophie Fantoni. Durant leur maladie, ils songent surtout à se battre pour guérir, et lorsqu’ils se posent la question du travail, il est souvent très tard, et la reprise du travail n’est pas toujours possible.» Des réponses existent pourtant, comme l’aménagement du poste de travail ou des horaires, ou encore le temps partiel thérapeutique, mais elles nécessitent d’anticiper les démarches. L’un des souhaits des promoteurs de cette plate-forme téléphonique est d’inciter les malades à se préoccuper le plus tôt possible des problèmes d’emploi, pour mettre toutes les chances de leur côté. «Lorsque le malade reçoit sa lettre de licenciement, il est déjà trop tard, et le seul recours possible est souvent de réclamer des indemnités, alors que des démarches précoces auraient peut-être permis un retour à l’emploi, dans des conditions adaptées», déplore S. Fantoni, qui entend faire mieux connaître aux patients leurs droits et recours pour sauvegarder leur emploi.
* Tél. 03.20.44.55.55, du lundi au vendredi de 13 h 30 à 16 h 30.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature