Des chercheurs new-yorkais identifient par IRM des modifications au niveau du système nerveux central qui pourraient constituer des signes précoces de maladie d'Alzheimer.
Chaque année, la taille du lobe temporal moyen diminue significativement plus chez les patients qui développent des problèmes de mémoire comparativement à des personnes qui n'ont pas ce type de troubles. Le lobe temporal moyen contient les structures clés liées à la mémoire et à l'apprentissage, que sont l'hippocampe et le cortex entorhinal.
Le volume moyen du lobe temporal moyen est d'environ 30 centimètres cubes dans chaque hémisphère.
« Nos travaux nous ont permis de comprendre que le cerveau normal et sain subit une diminution de volume prévisible, que l'on peut utiliser pour reconnaître la maladie d'Alzheimer quelques années avant que les symptômes cliniques n'émergent », disent les auteurs.
Des résultats à confirmer
Le travail qu'ils ont réalisé en s'aidant d'une technique d'IRM est le premier à démontrer qu'un diagnostic très précoce est possible. La découverte doit toutefois être confirmée, notamment en croisant les résultats avec les mesures de certaines protéines spécifiques dans le LCR.
En l'état des travaux, la technique est montrée fiable à 90 %, ce qui signifie qu'elle permet de prédire le déclin cognitif chez environ 9 personnes sur 10 qui sont atteintes ; et aussi qu'elle permet d'identifier 90 % des personnes dont la mémoire reste normale pour l'âge.
Henry Rusinek et coll. (New York University of Medicine) ont utilisé un algorithme mathématique créé par des scientifiques britanniques pour mesurer les changements de volume cérébraux sur l'IRM. Ils ont suivi 45 personnes de plus de 60 ans en bonne santé. Au début de l'étude, tout le monde était dans les chiffres normaux pour la batterie de tests évaluant la mémoire.
L'IRM cérébrale a été réalisée à l'entrée de l'étude, puis deux ans après. Treize personnes ont subi un déclin mnésique au cours de l'étude et six par la suite. Parmi ceux qui ont décliné, la rapidité de réduction du volume du lobe temporal moyen a été la variable la plus importante permettant de distinguer ces individus de ceux qui ont un vieillissement normal. La région perd environ 0,7 % de son volume chaque année en cas de diminution anormale de la mémoire, mais seulement la moitié de ce volume avec l'avancée normale en âge.
« Radiology », décembre 2003.
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