Toulouse, 12-15 avril 2006
COMBIEN y a-t-il, en France, de malades atteints de sclérose en plaques ? A question simple, réponse difficile. Car si plusieurs études épidémiologiques ont été menées dans ce domaine, certains aspects méthodologiques limitaient la possibilité « d’en tirer des conclusions précises et homogènes ».
Selon des premières études effectuées dans les années 1980, la prévalence de la sclérose en plaques se situerait aux alentours de 40 pour 100 000 habitants, avec une diminution de cette prévalence au sud de Montélimar.
Deux études nationales.
Le début des années 2000 marque un tournant manifeste concernant les données épidémiologiques de la sclérose en plaques puisque deux études nationales ont alors été conduites : l’une par la Cnam et l’autre par la Mutualité sociale agricole (MSA). La sclérose en plaques étant répertoriée dans les fichiers des caisses comme une affection de longue durée, il s’agit, en fait, dans les deux cas, de l’analyse des données médico-sociales recueillies lors de l’attribution de l’exonération du ticket modérateur et non de données épidémiologiques stricto sensu. Quoi qu’il en soit, ces travaux ont permis de mieux appréhender le poids de cette pathologie en France.
Dans l’enquête de la Cnam, les éléments ont été recueillis au cours de l’année 1999 sur un échantillon de 50 286 333 personnes, soit 83 % de la population. Cela a permis de recenser 3 979 nouveaux cas, avec un taux d’incidence de 7,9 pour 100 000. Cependant, outre la prédominance féminine constatée dans toutes les tranches d’âge, l’analyse des taux d’incidence standardisée dans les régions françaises montre des variations allant de plus de 9,12 dans les régions du Nord-Est à moins de 6,39 à l’Ouest.
L’enquête menée par la MSA a eu, quant à elle, comme objectif d’évaluer la prévalence de la sclérose en plaques au 1er janvier 2003 sur un échantillon de 4 090 477 personnes (6,9 % de la population, Insee). Il y a eu 2 677 cas déclarés, dont 69 % de femmes, avec, ainsi, une prévalence de 65 pour 100 000 habitants. Là encore, celle-ci était supérieure dans le Nord et l’Est, atteignant dans ces régions environ 100 pour 100 000, et était plus faible dans le Sud (environ 50 pour 100 000).
Les données des réseaux de soins.
Depuis, les réseaux de soins ont permis d’obtenir de nouvelles données qui témoignent également des disparités régionales, avec, par exemple, une incidence de 3,64 en Bretagne, de 5,06 en Lorraine et de 5,58 en Auvergne. Les chiffres colligés en Lorraine et Meurthe-et-Moselle (Lorsep) ont été utilisés pour estimer le nombre attendu de patients atteints de sclérose en plaques qui pourrait ainsi être situé entre 60 000 et près de 85 000. Une comparaison avec les bases de données d’autres réseaux de soins permettrait, bien sûr, de confirmer ces projections.
D’après la communication du Pr Lucien Rumbach (Besançon).
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