Cela fait cinq ans que la Fondation francophone pour la recherche contre le diabète (FFRD), créée à l'initiative de la Société francophone du diabète (SFD) en lien avec la Fédération française des diabétiques (AFD), attribue chaque année deux allocations de 300 000 euros, l'une à un projet de recherche fondamentale, l'autre à un projet de recherche clinique translationnelle.
Cette année, la FFRD a sélectionné deux lauréats déjà distingués par le passé à 2 ans d'intervalle par le prix Minkowski de l'EASD. Le Pr Philippe Froguel (CHRU de Lille) se voit récompensé pour son projet sur l'épigénétique du diabète gestationnel et le Dr Raphaël Scharfmann (directeur de recherche INSERM) pour le développement de cellules β pancréatiques à partir de cellules souches multipotentes.
Deux projets innovants
Dans le diabète gestationnel (DG), le Pr Froguel veut tester l'hypothèse que l'hyperglycémie pendant la grossesse, via des modifications épigénétiques, agit sur des régions du génome communes à la mère et à son enfant, avec des conséquences sur les tissus clefs du contrôle glycémique. L'originalité de ce projet repose sur une approche multidisciplinaire, intégrant à la fois la physiologie et génomique du DT2, épigénétique, épidémiologie, biologie de l'action de l'insuline.
L'équipe dirigée par Raphaël Scharfmann, qui travaille sur l'organogenèse du pancréas humain, cherche à reconstruire les étapes de différenciation des progéniteurs pancréatiques. Les applications potentielles sont multiples, d'abord pour la recherche « pour disposer de cellules β humaines en quantité illimitée en culture », explique Raphaël Scharfmann, mais aussi pour la clinique en vue d'une implantation dans des poches protectrices perméables ou encore via l'administration de molécules capables d'induire la transformation de cellules non β en cellules β.
Un plaidoyer pour 2 classes de médicaments
« Les progrès de la recherche profitent aux malades, souligne le Pr Michel Marre, président de la FFRD. L'incidence des complications cardio-vasculaires a diminué, la mortalité toutes causes aussi. La seule chose qui n'a pas beaucoup bougé dans le diabète, c'est l'insuffisance rénale ». Pour le diabétologue, deux classes sont porteuses d'espoir, celle des incrétinomimétiques, notamment avec les analogues du GLP1, mais aussi une 2e classe qui n'est pas encore disponible en France, les inhibiteurs du SGLT2. « Cette classe médicamenteuse diminue la glycémie, mais aussi la prise calorique et la tension artérielle », plaide-t-il pour obtenir un remboursement auprès des autorités compétentes.
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