LE TRAITEMENT standard du neuroblastome à haut risque consiste en une thérapie myéloablative suivie d’une greffe de moelle, elle-même suivie du traitement de la maladie résiduelle minimale par isotrétinoïne. Pourtant, la moitié des patients qui reçoivent ce traitement standard présente une rechute.
Une approche prometteuse pour traiter la maladie résiduelle est l’immunothérapie ciblant un antigène associé à la tumeur, le disialoganglioside GD2, qui est exprimé par les neuroblastomes, la plupart des mélanomes et quelques autres tumeurs. Un anticorps monoclonal anti-GD2 chimérique humain-murin, appelé ch14.18, a montré une activité contre le neuroblastome. Cette activité peut être majorée quand ch14.18 est associé au GM-CSF et à l’interleukine 2 (IL2). Des études pilotes ont montré qu’il est possible d’administrer ch14.18, GM-CSF, IL2 et isotrétinoïne à la phase postgreffe précoce. Ce qui a conduit à la mise en place d’une étude randomisée de phase III. L’objectif de ce travail était de voir si le fait d’adjoindre une immunothérapie (ch14.18, GM-CSF et IL2) à l’isotrétinoïne par rapport à l’isotrétinoïne seule améliore la survie des enfants atteints d’un neuroblastome à haut risque et rémission après thérapie myéloablative et sauvetage de cellules souches.
C’est ainsi que 226 enfants qui avaient répondu à un traitement d’induction et à la transplantation de cellules souches ont reçu de façon randomisée : soit le traitement standard (six cycles d’isotrétinoïne) soit l’immunothérapie (six cycles d’isotrétinoïne et 5 cycles concomitants de ch14.18 avec, en alternance, soit GM-SCSF soit isotrétinoïne).
L’immunothérapie s’est montrée supérieure au traitement standard en ce qui concerne la survie sans maladie (66 ± 5 % versus 46 ± 5 % à deux ans, p = 0,001) et la survie globale (86 ± 4 % versus 75 ± 5 % à deux ans, p = 0,02).
Alice Yu et coll. « New England Journal of Medicine » du 30 septembre 2010, pp. 1324-1334.
Quotimed.com, le 30/09/2010
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