'IMAGERIE médicale demeure essentielle dans le diagnostic, le traitement (chirurgie, radiothérapie, contrôle de l'efficacité de la chimiothérapie) et la surveillance des récidives de cancer. Elle fournit au cancérologue deux types d'information : anatomique, d'une part, grâce au scanner ou à l'IRM qui visualisent et localisent de façon précise les tumeurs ; fonctionnelle, d'autre part, grâce à la scintigraphie (type PET-scan) qui détermine l'agressivité tumorale.
Cette dernière méthode utilise un marqueur biologique glucidique (le « FDG ») pour détecter l'activité métabolique des cellules cancéreuses : celles-ci, se multipliant plus rapidement que les cellules normales, consomment plus de sucre et donnent à l'image, des « foyers d'hyperfixation ».
Le métabolisme
en avance sur l'anatomie
Les modifications métaboliques apparaissent souvent plusieurs mois avant qu'il ne soit possible de détecter anatomiquement les lésions. Le PET-scan peut ainsi permettre un diagnostic précoce des tumeurs de petites dimensions. Cependant, les images obtenues manquent de précision anatomique. Seules les cellules tumorales fixent le « FDG » et sont comme « suspendues dans le vide ». La combinaison du PET-scan et du scanner semble un bon moyen d'accroître la puissance des deux méthodes. C'est précisément sur un tel principe que repose le Discovery LS, dévoilé par GE Medical Systems (division de General Electric) lors d'une conférence de presse donnée à New York. Le GE Discovery LS associe le plus rapide et le plus sophistiqué des scanners multicoupes (le GE LightSpeed Plus) et le système le plus avancé de tomographie par émission de positrons (le GE Advance NXITM). Présenté comme une révolution technologique, il offre un système d'imagerie fusionnée aux informations plus complètes. En un seul examen, les lésions peuvent être précocement localisées, caractérisées en bénignes ou malignes et les protocoles thérapeutiques mieux ajustés. Le Pr Gustav von Schuthess (Zurich, Suisse), l'un des premiers médecins à l'utiliser, est convaincu des apports de la méthode. C'est peut-être « l'avancée la plus importante de ces vingt dernières années en matière de détection et de diagnostic du cancer. Sur la centaine de patients atteints d'un cancer examinés à l'hôpital universitaire avec le Discovery LS, nous avons pu constater 60 % d'amélioration de notre capacité à localiser exactement une tumeur dans l'organisme. Parallèlement, l'assurance que nous avons dans la caractérisation de la lésion a progressé de 40 %, et les images générées par le système ont assuré un meilleur traitement global de la maladie dans près d'un cas sur trois ».
Un bénéfice
pour les patients
D'une sensibilité et d'une spécificité accrues, la technique permet de réduire le nombre de faux positifs et de faux négatifs. La fiabilité clinique est alors augmentée, l'arbitrage thérapeutique entre chirurgie, radiothérapie ou chimiothérapie gagne en précision et le contrôle de leur efficacité peut se réaliser très tôt. Surtout, ce type d'imagerie qui prétend fonctionner comme de véritables « yeux », de plus en plus précis, peut ouvrir la voie à des traitements innovants plus ciblés.
Rapide (trente minutes d'examen), avec des résultats obtenus en moins de une heure, il apporte aux patients, qui verront se réduire les actes diagnostiques invasifs (biopsie par exemple), un bénéfice important. Déjà installé sur trois sites cliniques expérimentaux - le Zurich University Hospital (Suisse), le Johns Hopkins Medical Institutions (Baltimore, Etats-Unis) et le Rambam Medical Center (Haïfa, Jérusalem), le Discovery LS est promis à une large diffusion (plus de cinq cents appareils installés dans les trois années à venir).
En France, il existe peu de PET-scan (cinq au total, dont un seul à Tenon pour l'assistance publique), et la méthode est en cours d'évaluation avec des protocoles dans la surveillance du cancer du côlon, le diagnostic d'un nodule pulmonaire et du lymphome, ou dans le bilan d'extension des cancers ORL. Si l'on ajoute que le nombre de scanners n'est pas encore optimal, malgré le programme de développement mis en place, on peut s'interroger sur l'actualité d'une telle technologie. Cependant, ses atouts semblent prometteurs. Le Dr R. Edward Coleman (Duke University Medical Center) le confirme : « Le Discovery LS est un exemple de l'aide que peut apporter la technologie de pointe aux médecins en termes d'influence positive sur la vie humaine et de réduction des dépenses de santé. Grâce à son potentiel de détection précoce, cette nouvelle technologie peut aider les médecins à prescrire de meilleurs traitements, abréger les séjours en milieu hospitalier et réduire le nombre d'examens auxquels doivent se soumettre les patients. »
Retransmission par Medial de la conférence de presse donnée à New York . En présence de Tom Scott (GE Medical Systems-Europe) et du Dr Richard Nguyen (hôpital Saint-Antoine, Paris).
Intervenants à New York : Jeffrey R. Immelt (président de General Electric), Joseph M. Hogan (président de GE Medical Systems), Mary Elizabeth Klein (vice-présidente de GE Medical Systems) et des médecins experts.
Bulletin météo
Les images obtenues grâce au Discovery LS peuvent être comparées aux images radar que livrent les bulletins météo à la télévision.
- Le PET-scan révèle les concentrations de cellules cancéreuses dans un spectre de couleurs, tout comme le radar météorologique met en évidence les concentrations de précipitations.
- L'image anatomique, produite en simultanée grâce au scanner, joue le rôle de la « carte », montrant aux médecins la localisation précise d'un cancer.
- Tout comme le bulletin météo, le Discovery LS associe les informations en provenance de deux systèmes ; le scanner et le PET-scan. L'activité et le site assemblés sur une même image sont ainsi mieux cernés.
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