CLASSIQUE
James Conlon vient de diriger au Palais-Garnier la reprise du très beau double bill Ravel/Zemlinsky de 1998 de Richard Jones et Antony McDonald.
« L'Enfant et les Sortilèges » dans son esthétique de revue à la Broadway (voir « le Quotidien » du 22 octobre) était impressionnant de précision et de somptuosité orchestrale. La distribution toujours parfaite comportait encore Gaële Le Roi, enfant très grave et perturbé par son rêve et la grande Felicity Palmer, parfaite dans Maman, hilarante dans La Libellule et La Tasse chinoise.
Pour « le Nain », traité hors de son contexte historique dans un dispositif scénique ingénieux, on avait réuni une distribution entièrement nouvelle avec Dale Duesing, Paula Delligati, l'agile Mary Mills dans l'Infante et surtout un ténor héroïque très vaillant pour le rôle-titre, l'Américain Robert Brubaker, très émouvant dans les plaintes de ce pauvre nain floué.
Mais il faut avant tout louer la direction de James Conlon qui est visiblement passionné par cette musique et lui réserve un traitement royal : tendresse, perfection des détails, lyrisme contenu. On est loin de la froideur et du manque de vision que le chef américain peut afficher quand il dirige les grands opéras de Mozart, Wagner ou Verdi à l'Opéra-Bastille. Conlon est visiblement plus à son aise chez Zemlinsky, de qui il a réalisé une série d'enregistrements avec le Gürzenich-Orchester Kölner Philharmoniker pour EMI Classics qui lui ont valu le prix Zemlinsky.
Sont déjà parus trois opéras : « Der Zwerg » (« le Nain ») bien sûr, mais aussi « Der Traumgörge » (« Görge le Rêveur ») et « Eine Florentinische Tragödie » (« Une tragédie florentine »), des uvres symphoniques « Die Seejungfrau » (« la Sirène »), « Sinfonietta » et plus récemment l'intégrale des Lieder avec orchestre avec comme soliste Soile Isokoski, Violeta Urmana, Andreas Schmidt et Micheal Volle.
On y trouve notamment les premiers enregistrements mondiaux des « Deux Chants pour baryton et orchestre » et du Lied « Maiblumen blüten überall » dans sa version originale pour soprano et sextuor à cordes. Un enregistrement précieux pour les amateurs du compositeur viennois dont chaque jour apporte la certitude qu'il n'était pas seulement le beau-frère d'Arnold Schoenberg mais aussi un passionnant compositeur.
3 CD EMI Classics. DDD.
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