QUAND LES ARCHIVES départementales (très riches en fonds hospitaliers), les centres hospitaliers et les associations de défense du patrimoine d'un département aussi peuplé que les Bouches-du-Rhône entreprennent, à l'incitation de la Société française d'histoire des hôpitaux, de redécouvrir l'histoire des anciens bâtiments hospitaliers, cela donne un guide très dense où Marseille occupe bien évidemment la plus grande place.
Quoi de commun à tous ces édifices, dont la construction s'étale du Moyen Age à nos jours (exception faite d'Arles où saint Césaire fonde un établissement au VIe siècle), si ce n'est d'être liés au développement de cette région où le commerce prospère. Il faut sans cesse agrandir les hôpitaux.
A Marseille, la confrérie du Saint Esprit fonde au XIIe siècle l'hôtel-Dieu, qui, reconstruit au XVIIIe sur les plans de Jules Hardouin-Mansart, sera jusqu'en 1858, date de l'ouverture de la Conception, l'hôpital des Marseillais. La compagnie secrète du Saint Sacrement aide la ville à construire la Vieille Charité (1640), maison d'enfermement des pauvres qui servira plus tard de logement aux sans-abri et aux familles modestes avant d'être classé monument historique (1951) et d'être réhabilité en centre culturel. Souvent, un riche marchand se trouve à l'origine de l'hôpital, comme à Aix-en-Provence, où l'hôpital Saint-Jacques est offert à la ville en 1519 par Jacques de la Roque, ou à La Ciotat, où Antoine Gaimard lègue une maison hospitalière qui donnera naissance au nouvel hôpital Saint-Jacques.
Plus près de nous, en 1903, Jean Martin, négociant marseillais, fonde le sanatorium héliomarin, Louis Salvator, courtier en grains, lègue ??? aux hospices de Marseille, ce qui permettra la construction de l'hôpital pour convalescents qui porte son nom (1910). Et Jules Cantini, propriétaire d'une marbrerie mort en 1916, figure parmi les bienfaiteurs de la Ville de Marseille. C'est à la clinique Cantini que sera effectuée la première transplantation cardiaque marseillaise.
Il faut citer les maisons accueillant les « insensés », qui devaient se transformer au XIXe siècle en asiles prenant en compte les considérations hygiénistes : ainsi du centre hospitalier Montperrin, à Aix-en-Provence, ouvert en 1871 sous l'impulsion du Dr Eugène Pontier, héritier de Pinel et d'Esquirol, et de l'asile Saint-Pierre, à La Timone, avec son exploitation agricole. Témoins des particularités de la cité phocéenne, l'hôpital royal des forçats, détruit quand les galères quittèrent le port à la fin du XVIIIe, et l'hôpital Caroline, sur une des îles du Frioul, pour l'isolement et les quarantaines (en restauration).
Les auteurs du guide n'ont recensé qu'une apothicairerie. Celle de l'hôpital Saint-Nicolas de Tarascon, créée en 1742 et dont les boiseries et 250 pots en faïence (Moustiers, Marseille et Montpellier) sont aujourd'hui exposés au château de Tarascon.
« Patrimoine hospitalier des Bouches-du-Rhône », en vente à l'Union hospitalière du Sud-Est, hôpital du Vinatier, 69700 Bron, et à la SFHH, hôtel-Dieu, 1, place de l'hôpital, 69002 Lyon.
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