IL N’AIME PAS les conférences et ce moment n’est en rien une conférence. René de Obaldia, qui ne fait vraiment pas ses 90 ans, s’offre une montée d’adrénaline chaque soir en ce moment. Il affronte le public. Il connaît ce que connaissent les comédiens, ses interprètes, et justement pas les conférenciers : l’aveuglement des projecteurs qui vous met face à un trou noir, la salle !
Quelques photos de spectacles sont accrochées au-dessus du petit plateau. Un cheval de bois, un tricycle (des jouets venus d’Amérique, clin d’il à sa femme Diane). Un bureau et des livres. Quelques-uns sont par terre. D’autres sur la table. René de Obaldia a le gentil sourire des timides. Il s’excuserait presque d’avoir répondu à l’invitation de Xavier Jaillard (molière de la meilleure adaptation pour sa version de « La Vie devant soi » de Romain Gary, en 2008). Quelle bonne idée !
On passe un moment à part. Délicieux, pétillant. Obaldia lit des pages de ses pièces et aussi de son « Exobiographie ». Il lit bien, il est malicieux. Très drôle. Mais il y a des pages noires, des moments de déprime. De grande mélancolie. Et c’est cela un écrivain. À un moment, des extraits de pièces filmées sont projetés. De « Génousie » avec Jean Rochefort, Maria Mauban, Henri Virlogeux, aux « Bons bourgeois », avec notamment Rosy Varte et Fanny Ardant, en passant par « Le Défunt », bagarre d’anthologie entre Micheline Presle et Maria Pacôme, sans oublier évidemment « Du vent dans les branches de sassafras » avec le monument Michel Simon et Françoise Seigner notamment.
René de Obaldia commente et raconte. Ses anecdotes sont savoureuses et grandioses lorsqu’il s’agit de Michel Simon. Ce qui est très intéressant, par-delà le charme formidable de ce moment, c’est la puissance du théâtre de René de Obaldia. Comment les comédiens ne se battent-ils pas pour jouer ces personnages, ces pièces ? Peut-être que les directeurs de théâtre seraient bien inspirés de venir voir ce spectacle modeste et sympathique, chaleureux et blagueur. Cela devrait leur donner envie de monter du Obaldia.
Petit-Hébertot, à 19 h 30 du mardi au samedi. Durée : 1 h 15. Jusqu’au 9 mai (01.55.63.96.06). Les uvres de René de Obaldia sont publiées chez Grasset.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature