L'AGENCE internationale de recherche sur le cancer vient de publier les résultats d'une vaste étude sur la prévalence et la répartition mondiale des infections à papillomavirus (HPV).
Ce travail révèle l'existence d'une très grande hétérogénéité dans la répartition des types de HPV qui infectent les femmes à travers le monde. Cette hétérogénéité doit absolument être prise en compte lors du développement des tests de dépistage et au cours de la mise au point des vaccins : d'une population à l'autre, les types de HPV à cibler ne sont pas les mêmes.
Plus de 15 600 femmes vivant en Europe, en Amérique du Sud, en Asie ou en Afrique subsaharienne ont participé à cette étude. Ces femmes, âgées de 15 à 74 ans, étaient toutes sexuellement actives et ne présentaient pas d'anomalies cytologiques. Des techniques standardisées ont été employées pour établir leur statut HPV.
La prévalence des infections à HPV varie.
L'étude montre tout d'abord que la prévalence des infections à HPV varie énormément d'une population à l'autre. Pour prendre des exemples extrêmes, elle est vingt fois plus importante au Nigeria qu'en Espagne. Concernant la répartition des différents types de papillomavirus, elle varie considérablement en fonction des continents et même des régions étudiées (surtout en Asie).
L'hétérogénéité des types de HPV retrouvés chez les femmes infectées est la plus grande en Afrique et la plus faible en Europe. L'Asie et l'Amérique du Sud montrent des répartitions intermédiaires.
Le type HPV16 est généralement le plus fréquemment retrouvé. Bien que sa prévalence soit plus élevée en Afrique subsaharienne qu'en Europe, les femmes africaines infectées ont moins de risque d'être infectées par HPV16 que les Européennes. Le HPV16 est en effet présent chez 12,3 % des subsahariennes, 18,4 % des Asiatiques, 21,4 % des Sud-Américaines et 21, 4% des Européennes infectées par un ou plusieurs HPV.
« The Lancet » du 17 septembre 2005, pp. 991-998.
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