Après la prise d'une seule dose d'énoxaparine, les sujets porteurs d'un risque de thrombose veineuse profonde devraient pouvoir effectuer des vols sur long-courriers avec beaucoup plus de tranquillité. Les résultats de l'étude LONFLIT III l'attestent.
Trois cents personnes ayant des antécédents de maladie cardio-vasculaire ou d'AVC et qui devaient effectuer un vol d'une durée de plus de dix heures ont été enrôlées. Trois groupes de taille égale ont été constitués pour tester deux types d'interventions préventives : les premiers recevaient de l'aspirine à raison de 400 mg en une dose quotidienne, trois jours de suite ; les deuxièmes, une dose unique de Lovenox (énoxaparine) ajustée au poids deux à quatre heures avant le vol. Quant au troisième groupe, il est resté sans traitement. 52 patients, également répartis dans les trois groupes, n'ont pas été au bout de l'étude.
Les participants ont subi une échographie dans les vingt-quatre heures qui ont précédé et suivi le vol.
Chez les 82 personnes qui ont reçu Lovenox, aucune thrombose veineuse profonde n'est survenue et seulement un cas de thrombose superficielle (p < 0,002 comparativement avec les deux autres groupes). Dans le groupe sous aspirine, 3,6 % des 84 personnes ont présenté une thrombose veineuse profonde et deux autres ont eu un caillot superficiel. Dans le groupe contrôle, 4,8 % des 82 participants ont souffert d'une thrombose profonde et deux participants d'un thrombus superficiel.
Quelques exercices
Le dit « syndrome de la classe économique » a défrayé la chronique pendant l'été 2000, quand le diagnostic de thrombose veineuse profonde a été posé chez un couple d'athlètes, ayant voyagé jusqu'à Sydney pour les jeux Olympiques d'été. Depuis lors, les compagnies aériennes ont multiplié les efforts pour inciter les passagers à effectuer quelques exercices musculaires à leur siège dans l'idée de réduire le risque.
L'étude LONFLIT III fait suite aux deux études LONFLIT I et II, menées sur les thromboses veineuses profondes et les vols long-courriers. Dirigée par le Dr Belcaro, elle a été conduite par un groupe international de chercheurs du Royaume-Uni, d'Australie et d'Italie. Les résultats ont été communiqués au récent Congrès de l'American Heart Association.
LONFLIT I a permis d'évaluer l'incidence de la survenue des thromboses veineuses à la suite des vols longs. Elle n'a montré aucun cas parmi 355 personnes à bas risque et 19 cas chez 389 personnes à risque élevé (13 profondes et 6 superficielles). L'étude LONFLIT II, réalisée pour évaluer l'intérêt du port de bas de contention dans la prévention des TVP chez des personnes à bas risque, montre une incidence 18,7 fois moindre comparativement aux personnes qui ne portaient pas de chaussettes compressives.
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