LA GROSSESSE a été associée à un accroissement du risque cardio-vasculaire maternel dans des études de population. La mortalité générale et cardio-vasculaire n’avait toutefois jamais fait l’objet d’une étude spécifique. C’est pourquoi M. S. Biswas et coll. ont entrepris une étude rétrospective portant sur des éléments provenant des banques de données de périnatalogie (Duke University Perinatal and Health Services Outcomes Database, Phsod) et de pathologie cardio-vasculaire (Duke Information System for Cardiovascular Care, DISCC) de la Duke University et du registre national des décès.
Plus de 400 dossiers .
Les données des 42 263 patientes du registre Phsod de périnatalogie ont été croisées avec celles du registre cardio-vasculaire Discc, ce qui a permis d’obtenir les dossiers de 415 malades. Les relations entre les données ont été calculées à l’aide du modèle de risques proportionnels de Cox en croisant les facteurs de risque usuellement admis et les complications de la grossesse. L’âge médian des patientes au moment du terme était de 28 ans (différence entre le premier et le troisième quartile, ou étendue interquartile : de 23 à 33 ans) et de 41 ans au moment de la coronarographie (étendue interquartile : de 35 à 47 ans). L’âge médian du premier infarctus myocardique était de 43 ans (étendue interquartile : de 37 à 48 ans) et celui du décès de 42 ans (étendue interquartile : de 36 à 49 ans). Un diabète, une hypertension artérielle, un angor instable et une coronaropathie ont été plus fréquemment mis en évidence chez les 214 femmes chez lesquelles la grossesse a été compliquée.
Après analyse unifactorielle, les facteurs associés à un excès de mortalité cardio-vasculaire était le diabète, l’insuffisance cardiaque congestive, le diabète gestationnel et toutes les complications de la grossesse. Concernant l’excès de mortalité générale, aux facteurs précédents se sont associés le tabagisme en cours et l’indice de masse corporelle. D’après l’analyse multifactorielle, la mortalité cardiaque était associée à l’insuffisance cardiaque congestive (rapport des cotes : 1,2 ; intervalle de confiance à 95 % : de 1,0 à 1,5) et aux complications de la grossesse (rapport des cotes : 2,4 ; intervalle de confiance à 95 % : de 1,2 à 4,9). La mortalité générale, quant à elle, était associée à l’insuffisance cardiaque (rapport des cotes : 1,2 ; intervalle de confiance à 95 % : de 1,0 à 1,5), au tabagisme en cours (rapport des cotes : 2,0 ; intervalle de confiance à 95 % : de 1,1 à 3,5) et au diabète gestationnel (rapport des cotes : 2,5 ; intervalle de confiance à 95 % : de 1,4 à 4,4).
Mortalité cardiaque et générale accrue.
Ainsi, selon ce travail, dans cette cohorte de femmes jeunes, une grossesse compliquée est associée à un accroissement significatif de la mortalité cardiaque et générale. C’est pourquoi les auteurs préconisent des mesures préventives chez les femmes à risque élevé ainsi identifiées.Le croisement entre les données des registres Phsod de périnatalogie et Discc de pathologie cardio-vasculaire a permis de réaliser des calculs similaires pour la mortalité coronaire. Cette seconde étude a montré qu’une atteinte coronaire était plus fréquente chez les femmes ayant eu une grossesse compliquée, la différence, 35 % contre 24 %, atteignant le seuil de significativité statistique (p = 0,02).
Des implications pour améliorer la prévention.
L’analyse unifactorielle a montré que, chez les femmes coronariennes, les pathologies associées étaient le diabète, l’hypertension artérielle, les artériopathies périphériques, les atteintes cérébro-vasculaires, le tabagisme, les dyslipidémies, le diabète gestationnel et toute complication de la grossesse. Après analyse multifactorielle, le diabète (rapport des cotes : 2 ; intervalle de confiance à 95 % : de 0,99 à 3,99) et les dyslipidémies (rapport des cotes : 3,8 ; intervalle de confiance à 95 % : de 1,97 à 7,32) ont été associées aux atteintes des artères coronaires, les complications de la grossesse apparaissant également comme un facteur de risque (rapport des cotes : 2,6 ; intervalle de confiance à 95 % : de 1,29 à 5,10).
Ainsi, cette étude met en évidence une association significative entre les complications de la grossesse et les atteintes coronaires chez les femmes jeunes. En attendant des travaux complémentaires destinés à préciser ces données, des mesures préventives pourraient être envisagées chez les femmes ainsi identifiées.
D’après les posters de Mimi S. Biswas, Durham Veterans Administration Medical Center, Durham, North Carolina, Etats-Unis.
Trois manoeuvres validées
La tension des bras. Cette manoeuvre consiste à aller jusqu’à la tension isométrique maximale tolérée des deux bras en agrippant une main dans l’autre tout en faisant une manoeuvre d’abduction (pousser au loin) des bras.
Le handgrip. Il consiste en une contraction maximale et volontaire d’une balle souple (de 5 à 6 cm de diamètre) tenue dans la main dominante pendant le maximum de temps toléré ou jusqu’à disparition complète des symptômes.
Le croisement-contraction de jambes. Il s’agit de croiser les jambes l’une contre l’autre tout en les tendant et en les contractant au maximum, ainsi que les fesses et les muscles abdominaux.
Protocole d’apprentissage. Les patients doivent être éduqués afin de maintenir la manoeuvre qu’ils choisissent aussi longtemps que possible et, éventuellement, de recourir à une autre des trois manoeuvres si nécessaire. Une séance d’apprentissage dure au maximum une heure et consiste en des explications du programme d’entraînement , une explication simplifiée de la physiopathologie des syncopes vasovagales, une démonstration et une explication des trois manoeuvres, la pratique par le patient des trois manoeuvres avec un monitorage de la pression artérielle et de la fréquence cardiaque.
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