L’intervention, si elle a lieu, se déroulera dans la première moitié de l’année prochaine. Elle constituerait une première mondiale en raison de la parenté entre donneuse et receveuse. Il se pourrait qu’il s’agisse d’une jeune femme de 26 ans ayant une agénésie de l’utérus. Elle bénéficierait de l’organe de sa mère âgée de 56 ans. L’intérêt de la parenté repose, bien sûr, sur la proximité génétique des deux sujets, qui amoindrit les risques de rejet.
Début 2007, déjà une équipe américaine avait annoncé la probabilité d’une transplantation d’utérus (sans parenté entre les deux femmes) pour la fin de l’année (« Le Quotidien » du 18 janvier 2007). Aucune annonce n’a été faite depuis sur cette intervention.
Jusqu’à présent une seule greffe a été réalisée chez l’humain. Elle s’est déroulée en avril 2000 (et annoncée en 2002, « Le Quotidien » du 11 mars 2002) en Arabie Saoudite. Il s’agissait d’une jeune femme de 26 ans qui avait subi une hystérectomie pour une hémorragie de la délivrance au cours de son premier accouchement. La donneuse de 46 ans avait, pour sa part, subi une hystérectomie avec annexectomie en raison d’une pathologie ovarienne. Son utérus était donc sain. La patiente a reçu des immunosuppresseurs, a eu à deux reprises des règles, mais avant qu’une FIV ne soit réalisée un rejet aigu est survenu au 99e jour. L’histologie a montré une thrombose de nombreux vaisseaux utérins.
D’ailleurs les anastomoses des vaisseaux constituent la principale difficulté technique de l’intervention, en raison du type particulier de vascularisation de l’organe. Outre cette difficulté, et l’aspect éthique, se pose la question du traitement immunosuppresseur au cours de la grossesse. Le Pr Fageeh, qui a réalisé la transplantation en Arabie Saoudite, suggérait que les complications pour l’enfant à naître sont faibles et rares (petit poids, retard temporaire de croissance intra-utérin).
Pour l’instant, le seul succès a été rapporté chez l’animal, la souris plus précisément. En 2003 (« Le Quotidien » du 2 juillet 2003), l’équipe suédoise de Mats Brännström, qui vient de faire l’annonce, avait obtenu des naissances, après transplantation d’utérus chez des rongeurs très proches génétiquement. Les animaux issus de ces greffes étaient morphologiquement normaux et fertiles.
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