Une grande étude sur l'insuffisance cardiaque à fonction systolique préservée

Publié le 09/10/2003
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Si les mécanismes en cause sont complexes et restent controversés, cette forme d'insuffisance cardiaque apparaît clairement associée à une augmentation de morbidité et de mortalité.

Les facteurs prédisposants sont l'âge avancé, le sexe féminin, l'hypertension artérielle, l'hypertrophie ventriculaire gauche, le diabète, et les coronaropathies.
Chez les insuffisants cardiaques âgés de plus de 75 ans, notamment les femmes, une grande majorité a une fonction ventriculaire gauche préservée.
Malheureusement, souligne le Dr Barry Massie (Etats-Unis), il existe peu de données sur la prise en charge thérapeutique de ces patients car ils sont régulièrement exclus des essais thérapeutiques et, pour cette population, il n'y a pratiquement pas de recommandations de traitement.
L'étude I-PRESERVE (Irbesartan in Heart Failure with Preserved Systolic Function), une étude clinique contrôlée multicentrique (400 centres cliniques de différents pays) randomisée, menée en double aveugle contre placebo, a été conçue pour définir la stratégie thérapeutique appropriée chez des insuffisants cardiaques avec fonction systolique ventriculaire gauche préservée.
L'objectif principal de cette étude est de démontrer la supériorité de l'irbesartan sur le placebo en termes et d'amélioration de la survie, de réduction de la morbidité cardio-vasculaire (réduction des hospitalisations).
Les objectifs secondaires comprennent : le taux de mortalité toutes causes confondues, le taux de mortalité cardiaque, d'infarctus du myocarde non fatal, d'accident vasculaire cérébral non fatal, les modifications de qualité de vie, les changements dans la classification NYHA, les modifications des taux de BNP (Brain Natriuretic Peptide).
Seront inclus dans cette étude 3 600 insuffisants cardiaques âgés de plus de 60 ans, symptomatiques, avec une fraction d'éjection ventriculaire > 45 %, récemment hospitalisés pour insuffisance cardiaque (classe NYHA II-IV). Tous les patients continueront à recevoir leur traitement habituel.
L'étude I-PRESERVE, menée avec l'aide des Laboratoires Bristol-Myers Squibb et Sanofi-Synthélabo, a commencé en juin 2002, plus de 2 000 patients sont déjà randomisés ; elle sera achevée en 2005.
« Grâce aux très nombreuses données obtenues, cette étude va non seulement permettre d'évaluer un traitement prometteur, mais aussi d'améliorer la compréhension de ce syndrome », conclut le Dr Barry Massie.

Congrès de l'ESC. Symposium organisé par les Laboratoires Bristol-Myers Squibb et Sanofi-Synthélabo et présidé par les Prs Thomas Hunger (Allemagne) et Marc Pfeffer (Etats-Unis).

Dr Micheline FOURCADE

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7401