L'OBSERVATOIRE économique et financier du cabinet CTC conseil avait mis en évidence une détérioration de la santé économique et financière des cliniques en 2001. Il y a trois ans, la moitié des établissements observés était déficitaire.
L'étude qu'a menée, pour le compte de la FHP (Fédération de l'hospitalisation privée), CTC conseil en 2002 auprès d'un échantillon représentatif de 154 cliniques indique un changement de tendance : pour la première fois depuis 1995, la situation économique et financière de l'hospitalisation privée ne se dégrade pas, elle est même « un peu moins défavorable qu'en 2001 ».
Plusieurs données viennent corroborer ce constat. Le nombre de cliniques déficitaires dans l'échantillon est en baisse : 30 % en 2002, contre une sur deux en 2001. En hausse à l'inverse, le chiffre d'affaires, qui a fait un bond de + 8 % en l'espace d'une année (CA moyen de l'échantillon en 2002 : 12 millions d'euros). A noter, les cliniques de petite taille et celles qui ne pratiquent que la chirurgie apparaissent comme les moins dynamiques. Egalement en hausse, la rentabilité économique (+ 0,5 % en 2002 contre - 0,5 % en 2001) et la rentabilité financière (3,4 % en 2002 contre - 2,9 % en 2001).
Mauvaise posture.
Malgré ces résultats encourageants, CTC conseil se garde de tirer des conclusions optimistes. « La situation des cliniques demeure fragile », estime l'observatoire. Plusieurs raisons à cela. Une clinique sur vingt est en très mauvaise posture, car sa rentabilité économique reste inférieure à - 10 %. Les indicateurs financiers se maintiennent à un niveau critique (l'endettement global est proche de 75 %). Autre facteur qui affaiblit le secteur : la croissance de la masse salariale, plus rapide que celle du chiffre d'affaires (ce qui s'explique en partie par le passage en 2002 à la convention collective unique, visant à harmoniser les rémunérations des salariés des cliniques). L'observatoire note une forte progression de l'intérim (17,3 % entre 2001 et 2002), preuve, selon lui, « des tensions persistantes sur le marché du travail du secteur hospitalier ». Au total, les frais de personnel ont atteint 53 % du chiffre d'affaires en 2002.
La forte augmentation du coût des assurances en responsabilité civile (57,3 % en moyenne entre 2001 et 2002) limite un peu plus les marges de manœuvre des cliniques, très faibles depuis cinq ans (la prime en RC représente 0,52 % du chiffre d'affaires en 2002, contre 0,42 % en 2001). Les autres postes de dépenses que sont les achats médicaux, les charges immobilières, les fonctions logistiques et l'entretien et la maintenance sont en revanche relativement stables par rapport à 2001.
De son étude, CTC conseil conclut que l'évolution de la santé économique et financière de l'hospitalisation privée observée entre 2001 et 2002 « n'assure pas la pérennité de nombreuses structures ». L'indépendance financière, tout juste atteinte, montre que l'hospitalisation privée est loin d'être un secteur attractif pour les financeurs. Et ce d'autant plus que le passage à la tarification à l'activité (T2A, voir également ci-dessous) au premier octobre 2004 est synonyme de saut dans l'inconnu : les nouveaux tarifs n'étant pas encore fixés, les banques n'ont aucune visibilité et ne sont pas en mesure de peser les risques des cliniques qu'elles financent, observe à regret CTC conseil.
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