LE QUOTIDIEN DU MÉDECIN – Comment le marché de l’assurance-vie s’est-il porté en 2006 ?
HENRI DEBRUYNE – 2006 est un excellent cru. La collecte a progressé de 18 % par rapport à 2005. Attention : collecte ne veut pas dire rentabilité : il s’agit de l’ensemble des fonds confiés aux assureurs. Quoi qu’il en soit, il s’agit d’une performance. Outre un environnement financier favorable, elle a bénéficié d’un effet conjoncturel de taille : les transferts importants de fonds qui étaient dans des PEL (Plan d’épargne-logement). Cela posé, l’année 2006 marque, probablement, la fin d’un cycle haussier.
On ne peut donc pas tabler sur une croissance identique en 2007 ?
En 2007, la collecte progressera de manière très modeste, vraisemblablement comprise entre 1 et 3 %. Les éléments d’environnement sont moins porteurs parce que les capacités de financement des Français sont obérées par une moindre progression du pouvoir d’achat qui sera, au mieux, très modeste. En outre, il y a toujours une forme de compétition entre la consommation des ménages et leur épargne. Or les Français ont continué de consommer et nombre d’entre eux se sont endettés pour cela. Aujourd’hui, il faut rembourser… Cela dit, leur capacité d’épargne, même moins soutenue, reste à 15 %, ce qui les place dans les tous premiers épargnants européens. Enfin, la manne apportée par les PEL est presque épuisée.
Quels sont les possibles facteurs qui pourront, en 2007, influencer à la hausse ou à la baisse de la collecte ?
Nous identifions plusieurs facteurs à la baisse. A commencer par un environnement financier moins porteur : la hausse des taux courts qui réduit l’écart de rendement avec les liquidités (livrets d’épargne…) ; une moindre rentabilité des actifs ; et un marché boursier (voire le CAC 40) potentiellement favorable. Second facteur : le contrecoup de l’effet PEL.
Cette vision générale cache des différences. La collecte des contrats retraite devrait tirer son épingle du jeu avec une progression de 8 %. En effet, la préoccupation des Français pour la retraite ne faiblit pas, et tout particulièrement chez les moins de 35 ans. Ce qui constitue une bonne nouvelle. En effet, ces jeunes épargnants vont constituer une épargne longue, stable, qui est un moteur pour le développement de l’assurance-vie.
Doit-on en conclure que les Français sont moins friands d’assurance-vie que les années passées et qu’ils se reportent sur d’autres produits d’épargne ?
L’assurance-vie est le placement préféré des Français. Elle constitue toujours leur premier actif financier, avec 57 % de leurs placements (en flux), et représente 13 % de leur patrimoine. Elle le restera. Elle apporte une réelle sécurité. Elle pratique la gestion de très long terme répondant aux besoins d’épargne futurs. Elle apporte des solutions efficaces aux transferts de patrimoine, notamment sur le plan fiscal. Enfin, les assureurs ont su intégrer à la construction des produits d’assurance-vie, les apports de l’ingénierie financière en modernisant et en renforçant l’attractivité de leurs offres. L’enjeu est qu’ils puissent arbitrer intelligemment entre la sécurité de leurs solutions et une rentabilité attrayante.
4,65 % pour le contrat RES de la Macsf
La Macsf vient de publier les taux de rendement 2006 de ses contrats. Le fonds en euros des contrats d’assurance-vie RES sert 4,65 % (contre 4,77 % en 2005). Pour le RES multisupport, les taux nets varient, puisque la Macsf offre une dégressivité des frais de gestion en fonction du total des cotisations versées, quels que soient les supports et depuis l’origine du contrat : taux de 4,70 % net lorsque les frais sont de 0,45 % (cumul égal ou supérieur à 450 000 euros) ; de 4,54 % net lorsque les frais sont de 0,60 % (cumul compris entre 100 000 euros et 450 000 euros) ; de 4,39 % net lorsque les frais sont de 0,75 % (cumul inférieur à 100 000 euros).
L’actif du fonds en euros du RES et du RES multisupport est passé en un an de 11 milliards d’euros à 12 milliards. «Cette année encore, les obligations convertibles ont pu, en limitant le risque, profiter de la hausse des actions, précise la Macsf. La provision pour participations aux excédents a pu être augmentée de 20millions d’euros en 2006 à 260millions, et le ratio de solvabilité est maintenu à 4,5fois le minimum réglementaire requis.» Le RES Fonds de pension avenir affiche pour sa part 4,75 % net en 2006, comme l’an passé. Au sein du contrat RES multisupport, le profil Sécurité affiche + 5,23 % ; le profil Equilibre + 9,20 % ; et le profil Dynamique + 14,12 %. Enfin, les performances des supports en U.C. proposés au sein des contrats RES Multisupport et RES Fonds de pension Avenir sont de : + 24,12 % pour Médi actions ; + 10,75 % pour Médi convertibles ; + 2,53 % pour Médi audace ; + 1,18 % pour Médi obligations variables ; + 50,47 % pour Médi immobilier ; et + 2,35 % pour Médi court terme.
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