L' AGE des premières règles est-il en train de baisser, comme il avait baissé à la fin du XIXe siècle et dans la première moitié du XXe ? Pour le savoir, une équipe britannique (P.H. Whincup et coll.) a conduit une étude chez des filles nées entre 1982 et 1986 et a comparé les résultats avec ceux concernant des filles nées dans les années cinquante et soixante.
Ce travail a porté sur des 12-16 ans du secondaire dans dix villes britanniques : cinq dans le sud de l'Angleterre, trois dans le nord-ouest et deux dans le sud du pays de Galles. Sur 65 écoles comportant des filles, 62 ont accepté de participer. Au total, 1 166 filles ont été incluses dans ce travail. Dans le cadre d'un questionnaire confidentiel auto-administré, elles devaient indiquer leur date de naissance, si elles étaient déjà réglées ou non, et, si oui, à quel âge (années et mois) elles l'avaient été.
Sur ces 1 166 jeunes filles de 12 à 16 ans, 1 068 étaient d'origine européenne, 79 provenaient du Sud asiatique et 19 d'autres pays).
Un baisse modeste en cinquante ans
L'âge moyen des premières règles était de 12 ans et 11 mois (pas de différence entre les régions ni entre l'origine ethnique). Les pourcentages de filles déjà réglées à leur 10e, 11e ou 12e anniversaire sont respectivement de 0,8 %, 3,6 % et 21,7 %. Enfin, 11,8 % d'entre elles l'étaient déjà avant de quitter le primaire.
Les auteurs tirent deux enseignements de cette étude.
Premièrement, par rapport aux filles nées entre 1950 et 1965 (puberté entre 13 et 13,4 ans selon les études), l'âge des premières règles a à peine baissé, en tout cas de moins de six mois. C'est peu si on compare avec la baisse d'un an, voire plus, enregistrée dans de nombreux pays européens entre la fin du XIXe siècle et la moitié du XXe.
Deuxièmement, même si on n'enregistre pas de diminution récente de l'âge de la puberté, une fille sur huit est réglée alors qu'elle est encore dans le primaire. « Il faut en tenir compte pour les installations sanitaires et pour l'information des élèves du primaire », concluent les auteurs.
« BMJ » du 5 mai 2001, pp. 1095-1096.
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