« Il était une fois... Martha, Reymond et leur fillette Lise, accrochés l'un à l'autre comme trois naufragés... Un trio pareil à un radeau bricolé de bidons et de cordes, prêt à se disloquer à chaque instant. » : Sandrine Veysset, bien qu'elle affirme refuser le mélodrame, n'est pas une cinéaste optimiste. Ses personnages sont paumés, psychologiquement et socialement, l'amour peine à s'exprimer, la violence est toujours sous-jacente. C'était déjà le cas de « Y aura-t-il de la neige à Noël ? », son premier film remarqué, réalisé en 1996. C'est toujours le cas avec son troisième long métrage après « Victor, pendant qu'il est trop tard... » (1998). Trois histoires dans lesquelles les enfants jouent un grand rôle.
Martha et Reymond font les marchés en vendant des fripes et vivent dans un village en compagnie de leur fille Lise. Mais Martha, qui a un problème avec sa propre mère, ne supporte plus cette vie et veut fuir autant ce terne quotidien que la violence autodestructrice qu'elle sent au fond d'elle-même et qui, parfois, s'exprime aux dépens des autres. Elle est obsédée par exemple par l'histoire d'une mère qui a sauté d'un 6e étage avec ses deux enfants.
La réalisatrice et son co-scénariste Sébastien Régnier n'ont rien fait pour adoucir leur personnage principal, presqu'antipathique, qu'on a du mal à excuser même en la sachant aux limites de la folie. « Le film est dur c'est vrai, mais pas désespéré », dit Sandrine Veysset.
En tout cas, au-delà du malaise que provoque Martha, on admirera le travail de Valérie Donzelli, une quasi inconnue qui fait preuve d'une étonnante présence et joue de toutes les nuances de l'errance psychique. A ses côtés Yanne Goven et la jeune Lucie Régnier (la fille du co-scénariste) ne sont pas moins expressifs.
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