« Liberté Oléron », de Bruno Podalydès

Une famille dans un bateau

Publié le 26/06/2001

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CINEMA

O N connaît surtout Denis Podalydès, l'acteur, qui fait même partie de la Comédie-Française. On connaît moins bien Bruno Podalydès le réalisateur. Mais dès « Versailles, rive gauche », on avait été séduit par le duo, qui avait récidivé avec « Voilà » puis le savoureux « Dieu seul me voit ». D'où, sans doute, la déception avec ce « Liberté Oléron » dans lequel les deux frères, co-scénaristes, ont mis beaucoup de leurs souvenirs de vacances adolescentes.

Voici à Oléron, donc, le père, la mère et leurs quatre garçons. Une fois gonflés les bouées et canots divers et perdu le sous-marin du plus petit, Jacques, le chef de famille, s'ennuie à mourir. Alors il se prend d'un désir d'autant plus égoïste que la famille ne roule pas sur l'or et que son épouse rêve, elle, de jardin paysager : acheter un bateau et naviguer jusqu'à la proche île d'Aix.
Ce sont les mésaventures familiales avec ce bateau que nous content les Podalydès, dont on suppose qu'ils se sont plus ou moins portraiturés dans les deux aînés des garçons : l'ado timide et amoureux et celui qui ne pense qu'au théâtre.
Il y a des moments drôles, comme l'achat du bateau à un vendeur disert joué par Bruno Podalydès lui-même ou le retour de l'île. Il y a des personnages divertissants, comme le paysagiste ou le mécanicien des bateaux. Mais c'est surtout au rôle du père que les deux frères ont consacré leurs efforts, en s'amusant manifestement beaucoup à le caricaturer. S'il est souvent ridicule dans la veine de la comédie burlesque, il est aussi attendrissant. Denis Podalydès en rajoute dans les deux registres, ce qui est un peu lassant. D'autant que les rebondissements sont rarement inattendus.
La justesse du ton et de l'évocation de vacances familiales telles que beaucoup ont du les connaître, empêchent de s'ennuyer mais cela ne suffit pas tout à fait pour faire un film.

CARTON Rene