SPIELBERG sait raconter des histoires. Celle* qu'ont écrite Andrew Niccol, Sacha Gervasi et Jeff Nathanson a un point de départ astucieux, plus crédible qu'il n'en a l'air si l'on se réfère à la paranoïa des services des douanes et de l'émigration en général et des services américains en particulier. On ne va pas le déflorer totalement, ce serait dommage. Qu'il suffise de savoir que le héros (Tom Hanks, dans sa quatrième collaboration avec Spielberg) se retrouve enfermé dans le terminal de l'aéroport de New York, sans possibilité de sortir de la zone internationale.
Cette zone est un monde en soi, brillant et artificiel, où se croisent vilain d'opérette, faux méchants et vrais gentils. Un no man's land, plus précisément, où les drames vécus ailleurs s'oublient au profit d'amitiés et d'amours nouées sur place.
Soucieux de précision, Spielberg a fait construire un terminal grandeur nature, avec ses immenses hall, ses escaliers mécaniques, ses boutiques de luxe, ses sous-sols moins présentables et ces coins et recoins où un voyageur distrait peut facilement s'égarer. On s'y croirait. Il a choisi avec le même soin les costumes, pour exprimer la multiplicité des cultures qui se rencontrent dans ce lieu unique.
Avec une mise en scène à la fois légère et rigoureuse, portant de l'intérêt à tous ses personnages, même négatifs, Spielberg compose une fable souriante à laquelle on a envie de croire - croire à l'amitié universelle, à la possibilité d'une nouvelle vie, aux portes ouvertes sur un ailleurs meilleur. On est de tout cœur avec Tom Hanks, qui en fait des tonnes mais le fait bien.
On succombe avec lui au charme de Catherine Zeta-Jones, très avenante en hôtesse de l'air. On maudit le méchant directeur que Stanley Tucci rend très humain. La musique de John Williams contribue au bonheur face à ce film gentil - et gentil ne veut pas dire gentillet.
* L'idée de départ vient du cas d'un sans papiers d'origine iranienne qui vit depuis 1988 dans le Terminal 1 de l'aéroport de Roissy.
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