ÉVIDEMMENT, il est toujours intéressant d`observer la manière dont un écrivain met lui-même en scène une de ses propres uvres. Le Suédois Lars Noren, auteur souvent monté en France (par Jorge Lavelli, par Jean-Louis Martinelli, notamment), tente de saisir ici des phénomènes que chacun expérimente : le temps qui passe mais demeure parfois au « pur » présent, la mémoire vive, l’esprit qui confond, les fausses reconnaissances, etc… Question de différence et de répétition, question de fantômes, question des vivants et des morts.
Tout se joue dans un appartement qui est lui-même un « personnage » essentiel. Un espace ouvert par de hautes fenêtres, avec les signes d’un emménagement et/ou d’un déménagement… Miroir au sol, caisse de carton… vide. Décor et lumières de Gilles Taschet, vidéos fantomatiques de Pierre Nouvel, qui jouent un grand rôle. Deux couples, habillés de même manière, se succèdent ou coexistent. Ils sont appelés par l’auteur la femme (Catherine Sauval), l’homme (Christian Cloarec), elle (Françoise Gillard), lui (Alexandre Pavloff).
C’est très particulier. On comprend par bribes, mais il est difficile de reconstituer avec certitude une histoire, deux histoires. Lars Noren prend son temps. Il est parfois un peu complaisant avec lui-même, avec son écriture (traduction de Katrin Ahlgren). La sophistication des mouvements peut aller parfois jusqu’au maniérisme. Mais les quatre comédiens sont remarquables et l’expérience sensible à laquelle ils nous invitent est intéressante pour qui sait que les faux souvenirs vous constituent autant que la réalité…
Théâtre du Vieux-Colombier, mardi à 19 heures, du mercredi au samedi à 20 heures, dimanche à 16 heures Jusqu’au 17 mai (01.44.39.87.00).
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature