EN PRÉSENTANT les résultats préliminaires de l'évaluation du Sros en cours (le schéma régional d'organisation sanitaire de troisième génération) que pilote l'agence régionale de l'hospitalisation (ARH) de Rhône-Alpes, Francis Fauconnier, chargé de mission à l'ARH, a indiqué qu'il s'agissait d' «éléments de départ, permettant de dresser un état des lieux, de procéder à des comparaisons entre établissements et bassins de santé, et d'en suivre l'évolution».
Rhône-Alpes est la seule région ayant, a priori, lancé une telle démarche. Le modèle d'évaluation construit est propre à l'ARH et intègre, sur la base de 113 indicateurs, le suivi des contrats pluriannuels d'objectifs et de moyens (Cpom).
De 8 à 24 jours pour obtenir un examen IRM.
Récolte statistique faite, l'agence se félicite d'abord de «l'excellent taux de réponse» obtenu auprès des 234 établissements publics et privés interrogés, notant toutefois que les structures de soins psychiatriques apparaissaient les moins enclines à «jouer le jeu».
Les données recueillies peuvent être globales et concerner, par exemple, les délais d'obtention d'un examen IRM – de 8 jours en moyenne pour les patients hospitalisés et de 24 jours en consultation externe – ou plus précises et s'attacher à des disparités de prise en charge entre bassins.
Le très inégal développement de la chirurgie ambulatoire est ainsi mis en évidence : les extractions dentaires ne sont réalisées en ambulatoire qu'à hauteur de 29 % à Chambéry et 30 % à Montélimar, alors qu'elles se font sur ce modèle à 91 % à Grenoble et 94 % à Bourg-en-Bresse. Autre exemple : dans certains bassins (Valence et Haute-Savoie Nord), la proportion de naissances multiples en maternité de niveau 1 (27 %) est estimée «trop élevée» par l'ARH. Dans 8 bassins sur 13, il est également noté que le retour à domicile à partir de l'établissement public référent n'est pas optimal, puisque le score atteint n'est que de 1,5 sur 6.
Parmi les indicateurs plus précisément employés dans le suivi des Cpom, le dispositif « permanence des soins » apparaît, en revanche, plutôt bien mis en place, avec un score de 6 sur 9. Toutefois, moins d'un établissement sur deux déclare disposer d'une procédure de repérage des situations de détresse à l'aide d'indicateurs d'alerte.
Transparence.
Outre toutes les limites que ce type d'enquête déclarative implique, «ces données sont loin d'être exhaustives», a bien précisé Francis Fauconnier. D'autant plus que les indicateurs de résultats restent difficiles à élaborer dans la mesure où la qualité reste multifactorielle.
Cette première évaluation, dont les résultats sont accessibles sur le site de l'ARH Rhône-Alpes (1), devrait permettre aux établissements de santé de se comparer et, donc, avoir un effet « incitatif » sur l'amélioration des services rendus. Cette démarche répond aussi à une demande d'information et de transparence de plus en plus pressante, formulée par les patients qui ne veulent plus s'orienter « à l'aveugle ». C'est d'ailleurs dans cette droite ligne qu'est né, en avril dernier, le programme indépendant d'évaluation des soins, élaboré sous la forme d'un questionnaire en ligne destiné aux usagers, par la société Action Santé et les associations de patients Aides, le Ciss et l'Unaf (2). En Rhône-Alpes, comme cette évaluation engagée par l'ARH devrait être reconduite en 2007, la présidente du Collectif interassociatif sur la santé de la région (Cissra), Bernadette Devictor, a souhaité qu'elle permette aussi de connaître «les établissements où le dialogue avec les usagers peut se développer» et «là où il ne se passe rien».
(1) www.parhtage.sante.fr/ re7/rha/site.nsf.
(2) www.avisante.eu/
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature