Antibiothérapies

Une étude sur l'utilisation du Test'Angine par les médecins

Publié le 26/02/2004
Article réservé aux abonnés
1276186966F_Img161495.jpg

1276186966F_Img161495.jpg

AVEC PLUS DE 80 MILLIONS de prescriptions d'antibiotiques par an, et face à une résistance accrue des bactéries aux antibiothérapies, l'assurance-maladie avait décidé en 2002 de mettre à la disposition des médecins un test de diagnostic rapide (TDR) de l'angine (« le Quotidien » du 6 octobre 2002) permettant d'en déterminer l'origine virale ou bactérienne, et d'adapter le traitement médicamenteux en conséquence (seulement 30 % des patients savaient alors que les antibiotiques ne sont efficaces que sur les infections bactériennes). Aujourd'hui, le TDR est mis gratuitement à la disposition des médecins par l'assurance-maladie (1) et les recommandations françaises ont été réactualisées. Mais le réseau Sentinelles, qui participe à des actions de surveillance continue, note dans son bulletin « Sentiweb-Hebdo » que ces recommandations sont « peu connues et peu appliquées en pratique ». D'où l'idée de mener une étude sur le sujet pour « décrire les pratiques des médecins généralistes sur la prise en charge des angines, et évaluer l'impact de la visite confraternelle en termes d'adhésion aux recommandations ».
A cet effet, le réseau Sentinelles a mis en place un essai randomisé en deux groupes parallèles dans toute la France. Les médecins du premier groupe ont reçu la visite d'un confrère les informant des recommandations de prise en charge, ceux du deuxième groupe n'ayant reçu aucune recommandation. A ce jour, seule la première partie des résultats a été analysée ; mais il ressort des résultats encore partiels que 61 % des médecins du groupe ayant reçu une visite ont pratiqué un TDR sur le premier patient répondant aux critères de l'étude, contre 50 % pour les médecins n'ayant reçu aucune visite. Le taux de prescription d'antibiotiques est tombé à 47,3 % chez le premier groupe et à 62,5 % chez le second.
Pour le Dr Alain Garcia, du réseau Sentinelles-Inserm U444 au CHU Saint-Antoine, à Paris, « il faut rester très prudent, car il n'est pas possible de tirer de conclusions à partir d'analyses intermédiaires ». Il reste en effet à analyser environ la moitié des résultats, notamment ceux portant sur les visites en période hivernale, qui devraient également être riches en enseignements. Selon le Dr Garcia, les résultats définitifs de l'étude devraient être connus vers l'été prochain.

(1) Pour tout renseignement concernant la mise à disposition auprès des médecins des tests de diagnostic rapide, il suffit de s'adresser à la caisse primaire d'assurance-maladie de son département.

> HENRI DE SAINT ROMAN

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7487