EN FRANCE, plus de 300 000 professionnels de santé utilisent l’infrastructure SESAM-Vitale dans leur pratique quotidienne. Un milliard de feuilles de soins électroniques (FSE) sont télétransmises chaque année.
Malgré tout, la feuille de soins papier a encore de beaux jours... Au mois de décembre 2012, seuls 86 % des généralistes et 61 % des spécialistes ont télétransmis des FSE.
Dans le cadre de son mémoire de DES, Anne-Marie Troptard s’est interrogée sur les obstacles à la télétransmission. 2 687 médecins généralistes et spécialistes alsaciens ont été conviés à répondre à un formulaire en ligne (entre le 11 décembre 2012 et le 12 janvier 2013) concocté par cette interne en médecine générale. Ce questionnaire (qui a reçu 355 réponses) évalue la part de responsabilité des patients, des caisses primaires, de l’organisation du cabinet ou des médecins eux-mêmes dans la non-télétransmission.
Absence de lecteur portable en visite.
Premier enseignement : 88 % des praticiens estiment que la télétransmission constitue un « progrès » et deux sur trois une « amélioration de l’accès aux soins » et du quotidien du médecin. Sur ces bases, 60 % des sondés télétransmettent presque toujours leurs visites et leurs consultations. Néanmoins, environ 10 % des médecins, selon ce mémoire, se disent « réfractaires » au dispositif.
Les caisses primaires en prennent pour leur grade. Pour 41 % des praticiens interrogés, la non-distribution de la carte Vitale est une cause « très fréquente » de non-télétransmission. Autre frein : « l’impression de faire le travail de la CPAM » est une cause récurrente de non télétransmission (30 %). Il faut environ 34 secondes pour réaliser une FSE en moyenne, mais parfois de longues minutes...
Les patients ne sont pas épargnés. Sans surprise, l’oubli de la carte Vitale est signalé comme une cause « très fréquente » de non-télétransmission par un médecin sur trois.
Enfin, l’organisation et l’équipement du cabinet peut être un obstacle. En visite notamment, l’absence de lecteur portable empêche 41 % des praticiens de télétransmettre. Mais les technologies sont assez peu incriminées. Pour 68 % des sondés, les problèmes informatiques sont « rarement en cause ».
Au bout du compte, selon ce mémoire, la majorité des médecins voit la télétransmission comme une avancée mais n’hésite pas à critiquer le système lui-même, parfois chronophage et contraignant.
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