Les statines, traitement miracle chez les personnes atteintes de maladies cardiovasculaires, ne paraissent pas avoir d'effet préventif pour réduire la mortalité de sujets sans antécédent cardiaque mais présentant des risques tel un cholestérol élevé, selon une analyse des résultats de onze études cliniques publiées lundi. «En comparaison à un placebo, traiter des patients souffrant de maladies coronariennes avec des statines non seulement empêche des complications liées à l'athérosclérose mais réduit également toute cause de mortalité et ceci n'est pas matière à discussion», confirment les auteurs de cette recherche parue dans les Archives of Internal Medicine. En revanche, il y a «peu d'indications que les statines réduisent le risque de décès chez des sujets ne souffrant pas de maladie cardio-vasculaire», mais présentant des risques tels qu'un cholestérol trop élevé, ajoutent-ils.
Cette méta-analyse ayant porté au total sur 65.229 participants. La moitié (32.623) a pris des statines à titre préventif tandis que l'autre moitié (32.606) a été traitée avec un placebo. Ils ont été suivis 3,7 ans en moyenne. Durant cette période, 2.793 sont décédés dont 1.447 dans le groupe du placebo et 1.346 dans celui des statines. Ceci ne constitue pas une différence statistiquement significative du risque lié à l'utilisation des statines comme traitement préventif, concluent les auteurs de cette méta-analyse. Les niveaux de mauvais cholestérol (lipoprotéines de basse densité ou LDL) étaient plus élevés chez ceux qui ont pris un placebo (134 milligrammes par décilitre de sang) que chez ceux traités avec des statines (94 milligrammes par décilitre). Mais malgré cela, il n'y a pas eu de relation entre le risque de mortalité et le niveau de cholestérol (LD) au début de l'étude ou avec la réduction moyenne de ce taux, précisent les auteurs de la méta-analyse.
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