EN AMÉRIQUE du nord, la découverte d'une mutation BRCA1 conduit à une ovariectomie chirurgicale chez 68 % des femmes aux États-Unis et chez 54 % des Canadiennes. Ce qui permet de faire baisser de 50 % le risque de cancer du sein et de 80 % le risque de cancer des ovaires ou du péritoine. Or, chez ces femmes jeunes, la ménopause chirurgicale ainsi induite peut être mal tolérée. L'équipe du Dr Andrea Eisen (Toronto) a cherché à savoir si un traitement hormonal substitutif pouvait être prescrit sans majoration du risque cancéreux. Les ont mis en place une étude cas-contrôles chez les femmes ménopausées (dont 25 % à la suite d'un geste chirurgical) porteuses de la mutation BRCA1 et qui étaient traitées ou non par hormonothérapie substitutive. Globalement, 29 % des témoins étaient sous hormonothérapie substitutive, contre 20 % des porteuses du gène. La durée du traitement était similaire dans les deux groupes (quatre ans). Comparées aux femmes qui n'ont jamais pris de traitement substitutif, celles du groupe BRCA1 qui avaient reçu une hormonothérapie avaient un risque minoré de cancer du sein (diminution de 42 %). La baisse du risque n'atteignait le seuil de la significativité que chez les femmes traitées par estrogènes, mais pas chez celles qui avaient reçu estrogènes plus progestérone.
Méthodologie.
Dans un éditorial, le Dr Rowan Chlebowski (UCLA) souligne que les résultats obtenus peuvent être biaisés en raison de la méthodologie de l'étude. Il s'agit en effet d'une étude cas-contrôles dans deux populations qui ne sont pas parfaitement comparables puisque les femmes du groupe BRAC1 avaient bénéficié d'un test génétique à l'occasion du diagnostic d'un cancer du sein ou de l'ovaire. Par ailleurs, les deux sous-groupes thérapeutiques ont été désignés en fonction du type de substitution utilisé. Or, à l'intérieur même de chacun de ces groupes, différents schémas thérapeutiques étaient possibles. Si ces résultats semblent prometteurs, il convient de les confirmer par un travail doté d'une méthodologie plus rigoureuse et spécifique.
« Journal of the National Cancer Institute », publié en ligne le 23 septembre 2008.
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