Dotée d'une « amélioration du service médical rendu » de niveau 3, la nouvelle classe d'anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), anti-COX2, a été mise sur le marché français en 2000. Dans une étude, le Centre de recherche, d'études et de documentation en économie de la santé (CREDES) analyse la diffusion des anti-COX2 dans les prescriptions des médecins (1), à travers les deux médicaments qui constituent cette classe : le Celebrex, commercialisé par les laboratoires Pharmacia, et le Vioxx, commercialisé par Merck.
Premier enseignement : l'étude fait ressortir qu'il n'y a pas de différence notable entre les AINS classiques et les anti-COX2 en matière de coprescription avec des protecteurs gastriques, alors que les études cliniques affirmaient que les anti-COX2 devaient entraîner moins de complications digestives. Un paradoxe que les auteurs de l'étude attribuent au fait que les patients passés d'un AINS classique à un anti-COX 2 présentent en général des risques plus élevés de complications gastroduodénales et d'intolérance aux anti-inflammatoires classiques que l'ensemble de la population.
Mais surtout, l'étude du CREDES fait apparaître une pénétration très rapide des anti-COX2 dans les prescriptions médicales. Premier anti-COX2 à avoir été mis sur le marché en novembre 2000, le Celebrex 200 mg a pris la première place des ventes d'anti-inflammatoires non stéroïdiens dès le mois suivant, et était adopté par 80 % des rhumatologues prescripteurs d'AINS.
En 2001, 5 millions de boites d'anti-COX2 ont été prescrites, plaçant cette classe d'AINS parmi les cinq premiers médicaments remboursés en valeur. L'étude du CREDES montre qu'un certain nombre de prescriptions semblent être faites hors indication : 10 % des prescriptions sont réalisées pour des pathologies non rhumatologiques, 4 % pour des tendinites et 3 % pour des traumatismes. En conclusion, les auteurs du rapport soulignent que, si la diffusion des anti-COX2 a été très rapide, les nouvelles données relatives aux risques digestifs et cardio-vasculaires liés à la consommation des anti-COX2 pourraient amener un certain nombre de prescripteurs à revoir leur attitude à l'égard de cette molécule. D'autant, termine le rapport, que « l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (AFSSAPS) a demandé une réévaluation des anti-COX2 ».
(1) CREDES, 1, rue Paul-Cézanne, 75008 Paris. Tél. 01.53.93.43.02. www.credes.fr
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