L ES médicaments génériques ne représentent en 2000 que 3,1 % du total des ventes de médicaments remboursables (soit 5,9 % du total des boîtes vendues), selon deux études de la Caisse nationale d'assurance-maladie (CNAM) publiées par « le Monde » daté de samedi.
Ces résultats, qui sont issus de la première étude « Généricam » de l'assurance-maladie, placeraient la France en queue de peloton mondial de la consommation de ces produits moins chers, fabriqués sur des brevets devenus publics, loin derrière certains pays européens comme la Pologne (48 %), la Hongrie (42 %), le Danemark ou l'Allemagne où le taux de vente de génériques « approche 40 % ».
Ces études, dont l'une évalue à 5 milliards de francs (0,76 milliard d'euros) en deux ans, l'économie réalisée en cas d'un plus large recours à ces produits, font apparaître une double disparité, entre les officines d'abord et selon les départements.
Ainsi les ventes de médicaments génériques varient de 4 % à 87 % selon les pharmacies et de un à trois selon les départements : la Corse (14,6 % en unités vendues) et Paris (17,8 %) sont les endroits où leur part est la plus faible, loin derrière la Meuse (41,1 %) et la Marne (40,6 %), en tête de ces ventes.
L'hostilité syndicale des pharmaciens à ces produits de substitution et la forte concurrence entre les officines, notamment à Paris, seraient à l'origine de ces disparités, selon Claude Japhet, président de l'Union nationale des pharmacies de France (UNPF), interrogé par « le Monde ».
Plus des trois quarts des Français (77 %) s'étaient déclarés prêts à accepter la substitution d'un médicament prescrit par un médicament générique mais, pour 66 % d'entre eux, le médecin « ne le leur indique pas », et, pour 54 %, le pharmacien « ne le leur propose pas », selon un « Baromètre-Santé » 2001 rendu public le 25 avril dernier par la Mutualité française.
La Caisse nationale d'assurance-maladie, qui publie régulièrement une étude « Medicam » sur les médicaments les plus prescrits par les médecins et distribués par les officines, avait annoncé il y a quelques mois qu'elle voulait réaliser la même opération pour les génériques en publiant régulièrement une étude « Généricam », afin de sensibiliser patients, médecins et officinaux au marché du générique.
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