AMNESIE, APHASIE, apraxie, agnosie : la maladie d'Alzheimer pourrait être définie comme la « maladie des quatre A », auxquels on peut adjoindre l'anosognosie mais aussi l'apathie.
Souvent présente de manière précoce, cette dernière se traduit par une indifférence émotionnelle, une perte d'intérêt, une incapacité à se motiver et à persévérer, une fatigue et une inertie qui majorent le déclin des fonctions cognitives. Elle implique les régions corticales préfrontales, au niveau desquelles des circuits spécifiques peuvent avoir un fonctionnement altéré, et particulièrement le circuit fronto-sous-cortical cingulaire antérieur.
Connue depuis longtemps, la sulbutiamine* a fait la preuve de son efficacité sur certains états d'inhibition physique ou psychique, avec une baisse d'activité et apathie, et un travail multicentrique a été réalisé pour évaluer ses effets sur les troubles cognitifs de patients atteints de la maladie d'Alzheimer (MA).
Au nombre de 83, des malades présentant une MA probable et au début de leur maladie ont ainsi été randomisés en deux groupes, traités l'un par du donépézil (5 puis 10 mg/j) pendant six mois, l'autre par de la sulbutiamine pendant trois mois (400 puis 600 mg/j), à laquelle a ensuite été associé du donépézil (5 puis 10 mg/j) pendant trois mois.
Au terme de l'étude, les patients du second groupe présentaient une amélioration : de la mémoire épisodique ; de l'attention, de la rapidité visuomotrice et de la flexibilité mentale ; de la rapidité du traitement des informations ; soit une diminution des difficultés cognitives quotidiennes chez les patients sous association donépézil-sulbutiamine, contre aucune amélioration dans le groupe donépézil seul.
Il semble ainsi intéressant d'associer la sulbutiamine aux traitements habituels de la maladie d'Alzheimer.
* Arcalion 200 mg, Laboratoires Therval Médical.
Médec. Conférence de presse organisée par Therval Medical. D'après les communications du Pr Bruno Dubois (hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris) et du Dr Hélène Ollat (hôpital Lariboisière, Paris).
Circuit fronto-hippocampique
Des études précliniques récentes ont montré que la sulbutiamine agit spécifiquement dans le circuit fronto-hippocampique et s'oppose aux effets amnésiants du blocage de la transmission glutamatergique par les récepteurs. Par ailleurs, elle a, chez le volontaire sain, des effets pharmaco-EEG qui témoignent d'une amélioration de la vigilance active, sans pour autant avoir d'effets excitants. Ainsi, tout conduit à penser qu'elle pourrait agir sur des symptômes résultant d'un dysfonctionnement du circuit fronto-hippocampique. Cette hypothèse est d'ailleurs étayée, à ce jour, par différentes études cliniques.
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