L'équipe INSERM dirigée par Salvatore Valitutti (U563, institut Claude-de-Préval, Toulouse) a réussi, en collaboration avec des chercheurs britanniques, à observer ce qui se passe dans un lymphocyte cytotoxique lorsqu'il entre en contact avec une cellule infectée par un virus.
Faroudi et coll. ont ainsi établi qu'il existe deux voies d'activation des lymphocytes cytotoxiques : une voie utilisée lorsque les cellules anormales détectées présentent une charge antigénique faible, et une seconde voie activée uniquement lorsque la concentration en antigènes à la surface des cellules anormales est élevée.
« Synapses activatrices »
La première voie, réservée aux situations dans lesquelles la charge antigénique est minimale, ne nécessite qu'un contact rudimentaire entre le lymphocyte et la cellule infectée (synapse immunologique immature). Les chercheurs ont baptisé la structure formée à l'interface des deux cellules « synapse lytique ». La formation de ce contact aboutit à l'excrétion de granules qui contiennent des molécules provoquant la mort immédiate des cellules cibles (perforines et granzymes).
Lorsque le nombre d'antigènes présentés par les cellules cibles est plus important, des synapses immunologiques matures dites « synapses activatrices » sont formées. L'établissement de ces structures est non seulement associé à la libération de granules cytotoxiques, mais aussi à la sécrétion de cytokines. Cette réponse plus complexe va permettre d'amplifier la réponse immunitaire : les cytokines libérées vont attirer d'autres lymphocytes et provoquer leur multiplication. Cette deuxième voie d'activation des lymphocytes cytotoxiques est certes plus longue à mettre en place, mais elle permet de lutter plus efficacement contre la prolifération des cellules anormales.
L'équipe de Salvatore Valitutti utilise maintenant ces données pour comprendre comment les cellules tumorales arrivent si souvent à échapper aux lymphocytes cytotoxiques. Selon une première hypothèse, actuellement testée par les chercheurs, les cellules tumorales inhiberaient la formation des synapses lytiques.
M. Faroudi et coll., « Proc. Natl. Acad. Sci. USA », publication en ligne du 10 novembre 2003.
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