A LA MI-DECEMBRE 2003, plusieurs cas groupés de lymphogranulomes vénériens ont été signalés aux services de santé municipaux à Rotterdam par l'Erasmus Medisch Centrum, rapportent Rutger Nieuwenhuis, Hannelore Götz et coll. dans le bulletin « Eurosurveillance ».
Le premier cas avait été diagnostiqué en février 2003 et a récemment été publié (« le Quotidien » du 19 janvier 2004). Il s'agit d'un homme blanc, bisexuel, séropositif pour le VIH et chez qui a été diagnostiqué Chlamydia trachomatis sérovar L2 à un stade précoce.
Sans lien apparent avec lui, deux autres patients homosexuels séropositifs se sont présentés pour une proctite à la consultation dans une clinique de Rotterdam, en avril 2003.
Un diagnostic de Chlamydia trachomatis sérovar L2 a été posé. La recherche des sujets contacts a conduit à dépister un agrégat de cas. Deux autres cas, sans lien avec cela, se sont présentés spontanément.
Une proctite.
Les cas ont été définis comme « des hommes homosexuels présentant une proctite et/ou un contact avec un cas connu de lymphogranulome vénérien, confirmé par un diagnostic de laboratoire ».
Les résultats montrent que, entre avril et décembre 2003, 10 cas confirmés, 2 cas probables et 1 cas possible ont été trouvés. Ils ont eu une proctoscopie et des analyses par PCR de prélèvements urinaires et rectaux.
Tous les prélèvements anaux sont revenus positifs pour Chlamydia, tandis que les urines étaient négatives.
Ces patients étaient blancs, avaient entre 26 et 48 ans. Treize étaient VIH positif et le savaient. Huit avaient simultanément une autre MST. Un des patients avait eu un diagnostic récent d'hépatite C, très probablement contractée par voie sexuelle.
Contacts dans d'autres pays.
Tous ont rapporté avoir eu des relations sexuelles non protégées par voie anale, souvent anonymes. Certains ont évoqué des contacts sexuels avec des personnes en France, en Allemagne, en Belgique et au Royaume-Uni. Une recherche au niveau des sujets contacts est en cours pour dépister d'autres cas de lymphogranulomes vénériens.
On sait que le lymphogranulome est une MST causée par C. trachomatis sérovar L1, L2 et L3. L'incidence est basse dans les pays occidentaux et les cas incidents sont considérés comme importés de régions où cette infection est endémique : Afrique de l'Est et de l'Ouest, Inde, Asie du Sud-Est, Amérique du Sud et Centrale et certaines îles des Caraïbes.
La localisation au rectum produit une inflammation beaucoup plus sévère que les autres rectites. Le traitement recommandé consiste en 100 mg de doxicycline deux fois par jour pendant vingt et un jours.
www.eurosurveilance.org, archives hebdomadaires, vol. 8 n° 4.
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