LE CURCUMIN, principal ingrédient d'une épice, le curcuma, et qui donne au curry sa couleur jaune, semble capable d'inhiber la dissémination métastatique du cancer mammaire, chez la souris. L'épice agirait en inhibant une protéine impliquée dans le processus. De plus les chercheurs de l'équipe de M. D. Anderson (université du Texas) ont constaté que le curcumin pourrait favoriser l'action du paclitaxel.
Le travail a été mené sur 60 souris atteintes d'un cancer mammaire. Elles ont été séparées en 4 groupes : paclitaxel seul ; curcumin seul ; associations des deux ; et un groupe témoin. Lorsque la tumeur atteignait 10 mm elle était retirée chirurgicalement, puis le protocole prévu était appliqué selon le groupe. Des métastases ou des micrométastases pulmonaires ont été notées chez 96 % des souris du groupe contrôle. La paclitaxel seul en a modestement réduit l'incidence. Quant au curcumin seul ou l'association des deux molécules ils ont réduit significativement l'incidence et le nombre de métastases pulmonaires. Des micrométastases n'ont été retrouvées que chez 28 % des souris traitées par l'association curcumin-paclitaxel, sans aucune métastase macroscopique.
Le facteur nucléaire kappa-B.
Au cours d'un travail précédent, publié cet été, la même équipe avait montré que lorsque le facteur nucléaire kappa-B, NF-kB, (responsable de la réponse inflammatoire nécessaire à la dissémination) est inhibé, les lignées cellulaires sont incapables de se développer et sont poussées à l'apoptose. Le curcumin pourrait fonctionner selon le même schéma. Alors que le paclitaxel activerait sur le long terme le NF-kB dans les cellules mammaires cancéreuses, le curcumin bloque la protéine IKK qui stimule le NF-kB, et donc entraîne la mort cellulaire.
Ainsi associé au paclitaxel, le curcumin pourrait en réduire les effets latéraux sur le long terme et faire diminuer les doses pour une efficacité similaire.
« Journal of Clinical Cancer Research », 15 octobre 2005.
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