Les monocytes de patients diabétiques ont un phénotype clairement inflammatoire, par rapport à ceux des sujets non diabétiques. De plus, ces cellules ont, avec les macrophages, un rôle central dans l’athérogenèse. Comme les facteurs de risque traditionnels ne réussissent pas à expliquer entièrement l’athérosclérose diabétique, une hypothèse a été émise selon laquelle les monocytes et les macrophages, chez les diabétiques, pourraient contribuer au processus athérosclérotique. Comment ?
C’est là que les travaux de l’équipe de Karin Bornfeldt (University of Washington School of Medicine) apportent quelque lumière. Ils montrent que l’enzyme ACSL1 (long-chain acyl-CoA synthetase), connue pour sa fonction dans la catalyse des acides gras, est surexprimée dans un modèle murin transgénique du diabète de type 1, alors que ce n’est pas le cas chez les souris non-diabétiques contrôles. Cette surexpression s’accompagne d’une sécrétion accrue de prostaglandine E2 (PGE2).
Ces résultats sont confirmés dans un autre modèle expérimental de souris diabétique, chez qui la régulation positive de l’ACSL1 dans les macrophages se traduit par une augmentation de l’arachidonoyl-CoA (20:4-CoA). Les auteurs font la même observation sur des monocytes CD14 + de patients diabétiques et constatent que la surexpression de l’ACSL1 est liée à l’inflammation.
Les auteurs mettent ensuite en évidence que les monocytes et les macrophages d’un modèle murin rendu déficient en enzyme ACSL1 sont protégés contre les effets inflammatoires du diabète, au travers d’une réduction des taux de 20:4-CoA et d’une action sur la libération de PGE2.
Le phénotype inflammatoire observé au niveau des macrophages et des monocytes dans le diabète insulino-dépendant semble donc être en relation, dans une proportion importante, avec une surexpression de l’ACSL1. Comme chez les souris rendues déficientes en ACSL1, on observe une réduction de l’arachidonoyl-CoA, ainsi que de la libération de la prostaglandine PGE2, il est vraisemblable que l’action protectrice contre l’inflammation s’exerce au travers de la voie PTSG2 (ou COX-2, enzyme de conversion de l’acide arachidonique en prostaglandine).
Mais les chercheurs américains espèrent aussi que leur découverte du rôle de l’ACSL1 débouchera sur un modèle d’inhibition sélective de l’athérosclérose diabétique.
K.E. Bornfeldt et coll. « Proc Ntl Acad Sci USA » (2012). Publié en ligne.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature