D ES chercheurs japonais ont identifié chez la souris une enzyme dont le spermatozoïde a fort besoin pour pénétrer un ovule et le féconder. Cette enzyme, une phospholipase C de type delta 4 (PLC delta 4), joue un rôle essentiel dans la réaction acrosomiale déclenchée par la zone pellucide. Des études supplémentaires de cette enzyme pourraient déboucher sur de nouvelles méthodes de contraception.
Les enzymes phospholipases C sont connues pour jouer un rôle majeur dans la voie de signal qui transmet les messages extracellulaires aux mécanismes intérieurs de la cellule. Onze phospholipases C ont été identifiées dans les cellules mammifères qui sont groupées en quatre types différents : bêta, gamma, delta et epsilon. Les phospholipases C de type delta seraient les formes les plus anciennes dans l'évolution, mais on ignore leur rôle physiologique.
Mutation : des mâles stériles ou peu fertiles
Fukami (université de Tokyo) et coll. ont exploré le rôle d'une des quatre isoformes de la phospholipase C de type delta, la PLC delta 4, qui est principalement exprimée dans les testicules. A cette fin, les chercheurs ont introduit une mutation inactivante dans le gène PLC delta 4 de la souris. Les constatations sont les suivantes. Les souris knock-out homozygotes pour la mutation du gène PLC delta 4 grandissent normalement, sont en bonne santé et ne semblent pas avoir d'anomalie des organes. Toutefois, les mâles sont stériles ou beaucoup moins fertiles.
Les chercheurs ont découvert que l'enzyme PLC delta 4 se trouve, dans les testicules des souris normales, concentrée dans la région de l'acrosome, une structure longue du spermatozoïde qui perce l'ovule, afin que le spermatozoïde pénètre dans celui-ci. Dans des expériences de fécondation in vitro, les chercheurs ont observé que les spermatozoïdes déficients en PLC delta 4 sont incapables d'initier la réaction acrosomiale, une réaction déclenchée par le contact avec la zone pellucide, la membrane qui entoure l'ovule. Ainsi, l'enzyme PLC delta 4 joue un rôle essentiel dans la réaction acrosomiale induite par la zone pellucide, qui est requise pour une fécondation optimale.
« Science », 4 mai 2001, p. 920.
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