EN FRANCE, le diabète concerne 2,2 millions de personnes, et un diabétique sur trois seulement bénéficie d'un bon contrôle glycémique. « Devant ce fléau, il faut que tous s'associent dans une démarche de motivation et dans l'implication du diabétique dès le début de sa maladie, en sachant que la pédagogie nécessite une répétition et que, chaque année, 100 000 nouveaux patients ont besoin d'informations », observe le Pr G. Slama (Alfediam).
Les deux précédentes campagnes ont mis sur le devant de la scène l'hémoglobine glyquée A1c, qui est le meilleur indicateur de l'équilibre glycémique global, mais reste peu connu du grand public. C'est un marqueur rétrospectif et cumulatif sur trois mois du taux de glucose dans le sang, et on sait que sa valeur doit être inférieure à 7 %, afin de prévenir le risque de survenue des complications du diabète (neuropathie, néphropathie, rétinopathie).
En 2005, le partenariat de l'AFD (Association française des diabétiques), de l'Alfediam (Association de langue française pour l'étude du diabète et des maladies métaboliques) et de Sanofi-Aventis se poursuit à travers une troisième campagne, déclinée dans la presse écrite, à la radio et sur Internet. L'objectif est de préciser le message, en insistant notamment sur l'intérêt d'obtenir et de maintenir l'hémoglobine A1c au-dessous de 7 %, le seuil à ne pas dépasser pour réduire le risque de complications du diabète.
Pour atteindre cet objectif thérapeutique et un bon contrôle du diabète, il peut être nécessaire d'intensifier le traitement, ce qui va de pair avec l'augmentation des contraintes (prise de médicaments, diététique, activité physique). Il est donc capital que le diabétique prenne conscience qu'un suivi correct de son traitement permet non seulement la prévention des complications à long terme mais aussi un bénéfice immédiat, à savoir l'amélioration de la qualité de vie au quotidien. D'ailleurs, l'image choisie pour cette campagne est un diabétique qui marche en montagne et fait un signe de victoire, symbolisant ainsi un message d'espoir : on peut profiter des loisirs et de la nature si l'on réussit à équilibrer son diabète.
Mal-être, voire dépression.
A propos de la qualité de vie des diabétiques, bien qu'il existe des outils d'évaluation, encore peu de données sont disponibles. Il en ressort que un diabétique sur trois éprouve le mal-être, un sur deux estime que la maladie l'empêche de faire ce qu'il veut faire et 35 à 54 % ont des symptômes dépressifs.
Le lancement de l'enquête nationale et anonyme sur la perception par les diabétiques de leur état de santé permettra d'en savoir plus sur leur vécu et également de renforcer le dialogue médecin-patient autour d'une maladie dont chacun a une perception différente. A travers une trentaine de questions, le diabétique peut s'exprimer sur ses connaissances de A1c, sur ses difficultés à suivre son traitement, sur son état de fatigue, d'anxiété ou de dépression, sur ses relations sociales, sur son jugement quant à sa qualité de vie et son avenir. Les questionnaires destinés aux diabétiques ont été envoyés à 58 000 médecins généralistes, 1 600 diabétologues, 23 000 pharmacies et 4 000 laboratoires d'analyses médicales. Un centre d'appel est mis à leur disposition : 0811.88.7777.
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