PRESENTE LORS DES journées du groupe Tiresias, le travail de Wilfrid Graff (Paris) et Alain Lortat-Jacob (Boulogne-Billancourt), avait pour but d'évaluer les habitudes de leurs confrères confrontés au délicat problème de l'infection d'une prothèse articulaire. Au total, 2 328 questionnaires ont été adressés à tous les participants français de la réunion annuelle de la Sofcot en 2003. Sur les sept questions à choix multiple servant de base à l'enquête, deux précisent l'ancienneté et le lieu d'exercice, les cinq autres la façon dont le chirurgien a l'habitude de traiter ce type de complications.
Le taux de réponse s'élève à 14 % (328 formulaires exploitables), ce qui est conforme au chiffre habituel de réponses dans les investigations menées de la sorte. Le nombre d'orthopédistes ayant accepté de participer se répartit de manière équilibrée entre secteur public et privé. Concernant leur expérience, 39 % ont moins de dix ans d'exercice, 36 % de dix à vingt ans, et 24 % plus de vingt ans.
La plupart traite le problème personnellement.
Première constatation : s'il est observé des divergences de comportement entre praticiens, elles ne semblent déterminées ni par l'âge ni par le mode d'exercice. En cas d'infection d'une de leurs prothèses, 86 % de l'ensemble des spécialistes traitent le problème personnellement, tandis que 14 % confient la prise en charge du patient à un confrère (interniste ou anesthésiste le plus souvent). Dans 20 % des cas, le chirurgien décide seul de la stratégie opératoire. Moins de la moitié des orthopédistes ont recours à un spécialiste de l'antibiothérapie ou à une équipe pluridisciplinaire pour élaborer l'ensemble du traitement et du suivi.
Lorsque la prothèse infectée a été posée par un confrère, 56 % des praticiens interrogés acceptent de s'occuper du malade (34 % le réadressent à son opérateur initial et 10 % à un autre spécialiste, chirurgien ou infectiologue).
Choix et modalité de prescription des antibiotiques.
Le choix et les modalités de prescription des antibiotiques sont décidés par l'orthopédiste lui-même dans 24 % des cas, mais après avoir pris l'avis d'un autre confrère pour un tiers d'entre eux. L'infectiologue est alors le premier concerné, surtout en CHU (dans 89 % des cas contre 67 % en CHG et 73 % en clinique privée). En revanche, l'hospitalisation du malade se fait majoritairement en chirurgie, soit dans des lits conventionnels (36 %), soit en secteur septique (56 %) et très rarement en service de maladies infectieuses.
En conclusion, les auteurs soulignent que le recours à une équipe pluridisciplinaire, qui, selon toutes les études, donne un meilleur taux de guérison dans ce type de complication, est encore insuffisamment généralisé.
Journées du groupe Tiresias. L'infection nosocomiale en chirurgie orthopédique ? Prévention, responsabilité, comportement.
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