SIMPLE BISBILLE SYNDICALE ou désaccord sur la méthode d'une étude et ses conclusions ? Les deux raisons sont vraisemblablement à l'origine de l'imbroglio qui a animé l'union régionale des médecins libéraux (URML) d'Ile-de-France, la semaine dernière.
A l'origine de cette agitation, une conférence de presse organisée par le Dr Jean-Gabriel Brun. Le président de la section spécialiste de l'union francilienne présentait les résultats d'une étuderéalisée «afin de mieux connaître les impacts du parcours de soins sur la qualité des soins dispensés, l'activité des spécialistes et la coordination avec les médecins généralistes». Cette initiative du Dr Brun, élu en 2006 sous l'étiquette de l'Union collégiale des chirurgiens et médecins spécialistes de France (UCCMSF), mais qui a rallié depuis peu Alliance, signataire de la convention médicale, a fortement déplu au bureau de l'URML, ainsi qu'au vice-président et au secrétaire de la section spécialiste. Ceux-ci se sont fendus d'un communiqué dans lequel ils indiquent «ne pas avoir eu le temps d'étudier les résultats et donc de valider les recommandations issues de cette enquête». «En ayant informé le DrJean-Gabriel Brun, les résultats et conclusions présentés n'appartiennent donc qu'à lui», ajoutent-ils sans ambages. Les membres du bureau avancent plusieurs motifs pour se désolidariser du Dr Brun.
Tension.
La méthodologie de l'étude ne serait pas à leurs yeux suffisamment «solide», basée uniquement sur des déclarations de médecins. Le Dr Michel Roueff, président FMF de l'Union francilienne, précise que l'étude, «quoique intéressante, a été réalisée trop vite, en deux semaines, sans que l'on puisse échanger avec Jean-Gabriel Brun». Le Dr Brun souhaitait en présenter les conclusions avant la fin de la première phase des états généraux le 8 février. «Lorsque l'Union réalise une étude, il doit y avoir une présentation au bureau pour la valider, explique le Dr Roueff. C'est une question de procédure.» Plusieurs membres de l'URML d'Ile-de-France ont confié au « Quotidien » que l'ambiance à l'Union est tendue depuis quelques semaines, évoquant une «un conflit larvé» entre le Dr Brun et les membres du bureau affiliés à la FMF, MG-France et Espace Généraliste. «Le changement de syndicat du DrBrun a fait changer la majorité du collège spécialiste et beaucoup lui en veulent», précise un médecin. «Cette enquête dérange car elle n'est pas politiquement correcte, se défend-t-il . Elle ennuie ceux qui se sont mis à participer aux états généraux. Et alors? Devons-nous cacher aux Français que cette réforme n'a pas amélioré la qualité des soins?» Certaines conclusions de l'enquête, très agressives envers la médecine générale, ne devraient pas manquer de raviver de vieilles tensions entre omnipraticiens et spécialistes. Feront-elles seulement avancer le débat ?
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