On ne peut pas gagner à tous les coups : ce n'est pas Marseille mais Valence (Espagne) qui a été choisie pour l'America Cup ; c'est Cadarache - et sans doute est-ce infiniment plus utile - qui construira le projet expérimental ITER (International Thermonuclear Experimental Reactor), nouvelle génération de réacteurs plus propres et plus sûrs.
Nous aurons droit, bien sûr, à toutes les récriminations des écologistes et de leurs associés, qui ne cessent de réclamer la disparition pure et simple de l'énergie atomique, sans paraître se soucier de l'indépendance énergétique de la France, en particulier, et du monde industrialisé en général, qui oublient la pollution de l'air par les gaz et les toxines du pétrole et de ses dérivés, et n'ont pas renoncé pour autant à leur réfrigérateur et à leur cuisinière électrique, ou à gaz.
Une chance
ITER est une chance. Si le projet confirme ses performances, et notamment des effets très limités sur l'environnement, nous serions fous, en France et ailleurs, de ne pas développer cette technologie. Tôt ou tard, nous devrons renoncer au pétrole ; d'abord, parce qu'il représente une arme politique dont se servent des monarchies et des dictatures, associées, ou non, aux plus cruels des réseaux terroristes.
Ensuite, parce que le pétrole ne sera pas éternel, alors que le monde est appelé à en consommer chaque année davantage. Quand les deux milliards et demi d'être humains qui habitent la Chine et l'Inde seront parvenus à un niveau suffisant de développement (ils sont sur la bonne voie et c'est une question de vingt à trente ans), ils voudront eux aussi avoir leur voiture particulière. Si l'Amérique est responsable d'un tiers de la pollution de la planète, on imagine sans difficulté ce qui va se passer quand la Chine et l'Inde parviendront à un niveau comparable à celui de l'Europe occidentale.
Pour l'automobile, l'avenir est clairement aux énergies de substitution. Si les constructeurs ne travaillent pas tous et de concert à des projets non polluants, l'achèvement de la planète prendra moins de temps que ce qu'il nous reste du siècle. Des efforts sont faits, notamment avec un modèle d'automobile japonais tout à fait remarquable et viable, mais il faut en finir avec les lobbies pétroliers et les gouvernements qui leur obéissent.
Le plus difficile, c'est d'obtenir que le gouvernement américain échappe définitivement à l'influence de ces lobbies, lesquels peuvent d'ailleurs se reconvertir dans les technologies nouvelles. Les constructeurs d'automobiles doivent en faire autant.
Mais le moteur à explosion n'est pas le seul à polluer l'air de la planète. C'est pourquoi il faut supprimer les centrales électriques qui fonctionnent au charbon ou au fuel. Il n'y a pas d'autre choix possible que l'énergie nucléaire et si un modèle de centrale est moins polluant, pose moins de problèmes technologiques dans le domaine de l'évacuation des déchets et garantit notre sécurité, on ne voit pas pourquoi il faudrait s'en priver.
Un débat hypocrite
Le débat sur le réchauffement de la planète et l'effet de serre est d'une incommensurable hypocrisie. Parmi les orateurs qui prennent fait et cause pour la désindustrialisation du monde, il n'y en a pas un seul qui vivrait sous la tente à la lumière d'une chandelle. Le débat est biaisé, il encourage toutes les postures intellectuelles, il est interminable et il n'est jamais suivi d'effet.
Il vaut mieux que nous disions d'emblée que nous n'allons pas renoncer à notre way of life. Et que, pour perpétuer ce mode de vie, nous allons chercher et trouver tout ce que nous offrent les technologies nouvelles, si elles sont d'un coût comparable à celui du pétrole, si elles réduisent la pollution d'un pourcentage considérable et si, en outre, elles offrent des garanties de sécurité.
Rappelez-vous le succès du GPL. Quand les réservoirs ont explosé et que des pompiers ont été tués pendant l'incendie, on a aussitôt compris qu'on était allé trop vite.
C'est pourquoi un projet expérimentant une nouvelle filière nucléaire censée apporter des progrès en matière de protection de l'environnement et de sécurité doit être accueillie favorablement.
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