L'ABATACEPT (Orencia, des Laboratoires Bristol-Myers Squibb) est une molécule qui inaugure une nouvelle classe thérapeutique dans la polyarthrite rhumatoïde. Cette protéine de fusion qui réunit le domaine extracellulaire de CTLA-4, récepteur exprimé à la surface lymphocytaire, et une portion modifiée d'IgG1, inhibe de façon sélective l'un des signaux de costimulation du lymphocyte T.
De fait, une réduction de la progression des dommages structuraux et une amélioration des capacités fonctionnelles ont été bien démontrées sous traitement associant Orencia et méthotrexate.
Lors du 8e congrès annuel de l'Eular (European League Against Rheumatism), les résultats complémentaires à un an d'une étude ayant déjà évalué à six mois l'efficacité et la tolérance de l'abatacept et de l'infliximab montrent de plus que le bénéfice obtenu avec l'abatacept est durable.
Dans cet essai multicentrique, 431 patients atteints de polyarthrite rhumatoïde modérée à sévère et ayant eu une réponse insuffisante au méthotrexate ont été tirés au sort pour recevoir soit de l'abatacept (n = 156), soit un anti-TNF (n = 165), soit un placebo (n = 110), en association au méthotrexate. A six mois, les scores d'efficacité étaient supérieurs dans les deux groupes de traitement actif par comparaison au placebo.
A un an, les nouvelles données obtenues témoignent en outre d'un accroissement de l'efficacité de l'abatacept au fil du temps. Ainsi à six mois, une faible activité de la maladie, attestée par un score d'activité (DAS 28) inférieur à 3,2, a été constatée chez 20,7 % des patients sous abatacept, 25,6 % de ceux traités par infliximab et 10,8 % des malades sous placebo. A un an, cette faible activité a été notée chez 35,3 % des sujets du groupe abatacept et 22,4 % de ceux du groupe anti-TNF.
Les rémissions étaient plus fréquentes.
De même, à six mois, une rémission, définie par un DAS 28 inférieur à 2,6, a été atteinte chez 11,3 % des malades traités par abatacept et 12,8 % des patients recevant l'anti-TNF. A un an, les rémissions étaient plus fréquentes sous abatacept, intéressant cette fois 18,7 % des malades.
Une tendance identique a été constatée en utilisant la réponse Eular. Une élévation du taux de bonnes réponses, correspondant à une diminution du DAS 28 de plus de 1,2 point et une amélioration de l'activité (DAS 28 inférieur à 3,2), a été mise en évidence avec Orencia puisque le pourcentage est passé de 20 % à six mois à 32 % à un an.
D'après la communication du Pr M. Dougados : « Efficacy of abatacept or infliximab treatment in rheumatoid arthritis patients with an inadequate response to methotrexate : results from a 1-year double-blind, randomized, placebo-controlled trial. » Eular 2007, Barcelone.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature