UNE EQUIPE de chercheurs de Philadelphie a testé une nouvelle approche vaccinale dans la prévention de l'infection par le SIV chez le macaque. La stratégie vaccinale était fondée sur la coïmmunisation par un vaccin à ADN combiné avec un plasmide codant pour l'IL15 du macaque (pmacIL15). Des études préliminaires avaient déjà montré que l'adjonction d'une cytokine, l'IL15, permet une stimulation efficace et discriminante de cellules T spécifiques de la mémoire immunitaire : CD44 et CD8.
Le taux d'INF gamma était similaire.
Les auteurs ont d'abord analysé le taux sanguin d'interféron gamma chez des animaux vaccinés par le vaccin ADN simple et par le vaccin adjuvé IL15. Après les trois injections vaccinales, le taux d'INF gamma était similaire dans les deux groupes. Mais le nombre des lymphocytes T CD8+ et CD4+ était plus important dans le groupe vaccin adjuvé que chez les animaux de référence.
Tous les macaques ont ensuite été mis en contact avec du virus MID SHIV 89.6p par voie intraveineuse, 11 semaines après la dernière injection vaccinale. Les animaux du groupe vaccin ADN ont été protégés de l'infection, mais le contrôle de l'infection a été plus rapide et plus efficace pour les animaux covaccinés que pour les témoins (12 contre 25 semaines et avec une réplication virale moindre).
Le taux de CD8+ et de CD4+ était plus important.
L'équipe du Dr Jean Boyer a ensuite analysé les différentes sous-populations lymphocytaires des animaux vaccinés. Comme avant l'injection virale, le taux de CD8+ et de CD4+ était plus important chez les animaux covaccinés.
Pour les auteurs, cette particularité pourrait être en rapport avec une interaction de l'IL15 sur les phénomènes de différenciation des cellules T mémoire, ce qui pourrait contribuer à une meilleure efficacité vaccinale en présence du virus.
Pour mieux comprendre ces phénomènes, les chercheurs ont ensuite analysé une série de gènes associés à la réponse immunitaire cellulaire. Il n'existait de différence mesurable que pour un nombre très restreint de gènes. Le niveau d'expression du gène de l'INF gamma était majoré lorsque les cellules étaient stimulées par des peptides SIV gag. Il existait de façon concomitante une majoration de l'expression de STAT1, un transducteur du signal activé par l'INF. Mais c'est la baisse de l'expression des gènes codants pour l'IL8 et le MMP-9 (une métalloprotéase) qui a retenu l'attention des chercheurs. Ces deux molécules sont associées à un état pro-inflammatoire et elles contribuent à la chronicisation de l'infection. Pour les auteurs, « ces données laissent à penser que les molécules inflammatoires ne sont pas associées à la réponse vaccinale qui pourrait passer par une immunité cellulaire exclusive. L'étude démontre que le vaccin ADN optimisé par l'adjuvant IL15 peut avoir un impact sur le profil immunitaire des primates non humains et peut contribuer à améliorer les capacités de suppression de la réplication virale ».
PNAS, édition avancée en ligne.
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