« Un homme exemplaire », de Carlo Goldoni

Une distance enjouée

Publié le 24/06/2003

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Théâtre

Jean-Claude Penchenat a été le co-fondateur et un grand acteur du théâtre du Soleil. Plus tard, il a fondé sa propre compagnie, le théâtre du Campagnol. Aujourd'hui, il travaille avec des jeunes et il a conservé tout l'enthousiasme de ses débuts. Il aime Nice, l'Italie, Goldoni.

Revoilà Goldoni avec une pièce que l'on ne joue jamais et qui préfigure déjà les comédies brillantes à venir.
« Un homme exemplaire » se joue dans un décor qui rappelle les années 50 en hommage au cinéma de l'après-guerre. Décor simple. Costumes soignés. Distribution sympathique dominée par l'interprète du personnage autour de qui tout se noue. C'est Pierre Puy qui a fondé avec ses camarades de stage (c'est ainsi qu'en Corse le groupe rencontra Penchenat...) la compagnie Abraxas. Il a une belle présence, de la prestance. Il s'amuse. C'est ce que Penchenat (qui joue en alternance l'un des rôles) demande aux acteurs. C'est très difficile : il s'agit de jouer sincèrement mais en trouvant l'infime hiatus qui nous permet de comprendre qu'ici personne ne prend rien au sérieux. C'est fraternel, chaleureux. Mais on ne prétend pas égaler Strehler. On s'appuie sur ce qu'il y a de précaire dans la troupe. On se joue des défauts, des faiblesses. On n'est pas là pour éblouir la galerie mais pour la distraire. Tout le monde suit. Il faut prendre cette production pour ce qu'elle est : enjouée et fine dans sa conception, sympathique dans sa réalisation. Et l'on sait que l'on reverra certains de ces acteurs...

Théâtre 14-Jean-Marie-Serreau, à 20 h 30 du mardi au samedi, sauf le jeudi à 19 heures et en matinée le samedi à 16 heures. Durée 1 h 50 sans entracte. (01.45.45.49.77). La pièce est publiée par Actes Sud-Papiers.

A. H.