Analyse

Une discipline en crise ?

Publié le 27/12/2010

« Peut-on parler de crise de la médecine générale ? » Pour François-Xavier Schweyer, à l’évidence oui. Le sociologue estime qu’en réalité « il existe plusieurs crises », mais « qu’elles ne disent pas tout de la médecine générale de proximité ». Premier élément, « la quête de reconnaissance, que ce soit l'attente d'un rééquilibrage financier qui est aussi d’ordre symbolique ou la définition d'une place dans le système de santé ». Deuxième source d’inquiétude : la désaffection du modèle libéral. François-Xavier Schweyer nuance : « Ce n’est pas seulement de la désaffection, c’est qu’ailleurs on recrute avec des conditions de travail et de salaire attrayantes. La concurrence dans l’employabilité des médecins généralistes est plus ouverte qu’avant ». Enfin, dernière observation, de l’ordre du ressenti : « beaucoup de généralistes partagent un sentiment de perte de pouvoir, de légitimité, d'influence, qui n’est pas vraiment confirmée par les faits. En réalité, les repères bougent et c'est peut-être pourquoi certains médecins semblent craindre l'avenir et anticipent les problèmes ». Pour ce sociologue de l’EHESP, il ne faut pas oublier non plus les évolutions positives pour la discipline : « On peine à discerner ces aspects positifs dans le discours public. Pourtant, la médecine générale est attractive lors des ECN. Et beaucoup de médecins sont investis auprès de leurs patients et dans leur métier, ce qui est source de satisfaction ».


Source : lequotidiendumedecin.fr