De notre correspondant
A PRES avoir examiné, la semaine dernière à Strasbourg, le projet de directive sur la qualité et la sécurité de la transfusion sanguine en Europe, le Parlement européen a voulu en renforcer encore certaines dispositions. Il souhaite notamment que tout don du sang soit désormais « volontaire et non rémunéré », ce qui n'est actuellement le cas que dans 12 Etats sur 15.
L'Allemagne, l'Autriche et la Suède autorisent toujours le « don » du sang contre rémunération, en dépit des risques, et même si les procédures de sélection des donneurs ont été, dans ces trois pays comme ailleurs, considérablement durcies depuis une quinzaine d'années. Le Parlement souhaite néanmoins que toute rémunération soit interdite dans l'Union, à l'exception des « rafraîchissements, des petites gratifications et du remboursement des frais de déplacement » du donneur venu verser son sang dans un centre agréé.
La future directive établit des normes communes en matière d'agrément des établissements de transfusion sanguine, d'inspection et de contrôle, de formation du personnel, de contrôles de la qualité, de stockage des produits et d'archivage des données. Le texte entend améliorer les procédures d'hémovigilance ainsi que la traçabilité des dons ; il précise et renforce les critères d'admissibilité des donneurs et définit le contenu des informations qui doivent être obtenues des donneurs et de celles qui doivent leur être fournies.
Campagnes pour le don
Bien que tous les pays aient déjà renforcé leurs normes de sécurité transfusionnelle, la directive se donne pour objectif de promouvoir une qualité et une sécurité transfusionnelle équivalente au sein de toute l'Union européenne. En effet, s'il existe de nombreuses recommandations internationales dans ce domaine en plus des règlements nationaux, aucune réglementation communautaire contraignante ne concernait jusqu'à présent le sang total et les composants sanguins destinés à la transfusion, alors qu'il en existe pour les produits sanguins utilisés comme matière première pour la fabrication de médicaments ou pour les réactifs et dispositifs médicaux à usage diagnostique.
Enfin, le Parlement européen souhaite que la Commission et les Etats lancent des campagnes de sensibilisation au don du sang, tant pour prévenir la pénurie actuelle de sang observée dans plusieurs pays que pour limiter le recours aux importations en provenance de pays tiers.
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