L’événement : Bonnard au MAM
Le 2 février 2006, le musée d’Art moderne de la Ville de Paris (Paris 16e. Tél. 01.53.67.40.00) rouvrira ses portes au public après deux ans de travaux de mise aux normes de sécurité, avec un nouvel accrochage de ses collections et deux expositions inaugurales : une centaine de peintures (nus, paysages, natures mortes et autoportraits) de Pierre Bonnard (jusqu’au 7 mai) et les oeuvres inédites de l’artiste contemporain Pierre Huyghe (jusqu’au 30 avril).
L’année Ingres
On parle déjà de l’année 2006 comme de l’année Ingres. Le musée du Louvre (Paris 1er. Tél. 01.40.20.50.50) organisera (du 22 février au 15 mai) une rétrospective majeure consacrée à l’oeuvre d’Ingres (1780-1867) : 80 peintures et 104 dessins célébreront ce portraitiste de génie au pinceau révolutionnaire, qui allait devenir au XIXe siècle le principal rival de Delacroix, et qui peignit pendant soixante-dix années.
Le musée des Beaux-Arts de Strasbourg (palais Heitz. Tél. 03.88.52.50.00) consacrera lui aussi une exposition (du 1er mars au 1er juin) au maître du classicisme, avec « Collages d’Ingres » qui explorera le processus créatif de l’artiste dans sa pratique de découpage et d’assemblage.
Au musée Ingres de Montauban (tél. 05.63.22.12.91), la ville natale du peintre, l’exposition « Ingres visite Raphaël » (du 1er février au 30 avril) mettra en avant le chef-d’oeuvre du peintre d’Urbino, « la Belle Jardinière », dont Ingres conservait une copie. Le parcours rassemblera des ?uvres qui témoigneront de l’admiration qu’Ingres portait à Raphaël. Plus tard dans l’année (du 15 juin au 15 septembre), le même musée proposera « Ingres et l’Antique » en dévoilant des ?uvres d’Ingres confrontées à des pièces archéologiques majeures qui nourrirent son imaginaire et sa manière.
L’art moderne, du symbolisme à Picasso
Au début de l’été (du 27 juin au 17 septembre), le musée d’ Orsay (Paris 7e. Tél. 01.40.49.48.14) organisera une passionnante exposition consacrée à l’?uvre du peintre danois Jens Ferdinand Willumsen (1863-1958), trop méconnu en France, et dont le style naturaliste frôla le symbolisme avant d’évoluer vers l’expressionnisme.
A Nice, au musée des Beaux-Arts (tél. 04.92.15.28.28), on ira à la découverte des ?uvres de trois artistes s’étendant de la fin du XIXe à la Seconde Guerre mondiale (du 8 avril 2006 au 1er février 2007). L’exposition « Trois Musées en un » présentera 400 aquarelles, dessins, affiches, lithographies du célèbre affichiste Jules Chéret, du peintre symboliste niçois Gustav Adolf Mossa et du grand artiste moderne Raoul Dufy.
Le douanier Rousseau, la grande figure de l’art naïf, sera mis à l’honneur au Grand Palais (Paris 8e. Tél. 01.44.13.17.17) avec l’exposition « Jungles à Paris » (du 15 mars au 19 juin) : une cinquantaine de tableaux et quelques dessins exhiberont des forêts urbaines, foisonnantes, fantaisistes, oniriques, remplies de couleurs audacieuses et animées d’une formidable liberté.
Au Grand Palais toujours, ce seront les avant-gardes italiennes (1910-1950) qui feront l’objet d’une riche manifestation (du 5 avril au 3 juillet). Une centaine de peintures et sculptures dresseront un panorama chronologique de ces mouvements : le futurisme (Boccioni, Severini, Carra), le « retour à l’ordre » proclamé par De Chirico dès 1912, le primitivisme italien (Carra), le réalisme magique, le classicisme du mouvement Novecento, la rupture des années cinquante, et les natures mortes de Morandi, artiste à part…
On croit toujours tout connaître de Picasso, le monstre sacré du XXe siècle, mais l’exposition que présentera le musée Picasso (Paris 3e. Tél. 01.42.71.25.21) dans un mois s’attardera sur une partie de son oeuvre rarement dévoilée. L’ensemble des tableaux que le peintre catalan exécuta entre 1935 et 1945 fut interdit d’exposition durant l’Occupation. Dora Maar, la muse et compagne de l’artiste, rapporta la chronique de cette tragique période dans de nombreux reportages photographiques. « Picasso et Dora Maar » établira un dialogue inédit entre le peintre et la photographe (du 14 février au 23 mai).
Hommages à Cézanne
En 1906, Cézanne mourait après avoir une ultime fois voulu saisir la beauté de la montagne Sainte-Victoire. Cent ans après sa mort, la ville d’ Aix-en-Provence souhaite rendre hommage au peintre qui n’eut de cesse de s’inspirer de la terre du midi. L’exposition « Cézanne en Provence » du musée Granet d’Aix (tél. 04.42.91.89.95) regroupera plus de cent oeuvres de l’artiste, des paysages pour la plupart, qui permettront de retrouver les sites occitans qu’il se plut à fréquenter : le Jas de Bouffan, l’Estaque, Gardanne (du 6 juin au 17 septembre)…
Quant à l’exposition du muséed’Orsay (Paris 7e. Tél. 01.40.49.48.14), elle illustrera (par des portraits, des natures mortes et des paysages des deux peintres) les influences réciproques que subirent « Cézanne et Pissaro », leurs liens, leur amitié, leur parenté, depuis le début de leurs carrières jusqu’au milieu des années 1880 (du 27 février au 28 mai).
Le monde en France
En 2006, les musées français accueilleront une foule de cultures, de régions et de pays différents : la cour de Saxe s’invitera à Versailles, la Russie prendra ses quartiers à Nice, le Grand Nord s’établira en Avignon et les Etats-Unis envahiront Paris.Avec « Splendeur de la cour de Saxe, Dresde à Versailles. Vie d’hier et d’aujourd’hui », le Musée national des châteaux de Versailles et de Trianon (tél. 01.30.83.78.00) présentera (du 24 janvier au 23 avril) plus de 250 pièces illustrant les collections, la culture et le faste de Dresde à l’époque d’Auguste II dit le Fort (1670-1733), prince-électeur de Saxe et roi de Pologne. Toiles, mobilier, dessins et accessoires étonnants, joyaux, parures et pierres précieuses, argenterie, bronze, cristaux, porcelaines et ivoires permettront de vérifier le mot de Voltaire, qui disait à propos de la cour de Dresde qu’elle «était la plus brillante d’Europe, après celle de Louis XIV».
Cet été (dates non communiquées), le musée Message biblique Marc-Chagall de Nice (tél. 04.93.53.87.20) accueillera les « Icônes de la galerie Trétiakov », le célèbre Musée national d’art russe de Moscou. L’occasion de contempler ces images sacrées, du XIVe au XIXe siècle, qui développent une créativité foisonnante.
Quant au musée Calvet d’Avignon (tél. 04.90.16.36.70), il fêtera le printemps avec une grande exposition, « Les maîtres du Nord »(du 25 mars 2006 au 5 mars 2007), qui mettra en valeur un ensemble de 90 peintures des écoles septentrionales – flamande, hollandaise et allemande –, sélectionnées parmi ses propres collections. Un parcours complet, du XVe au XIXe siècle, à travers les maîtres d’Anvers, de Cologne, de Bruxelles, d’Haarlem ou d’Amsterdam.
La scène artistique contemporaine de Los Angeles, éclectique et explosive, est influencée par la culture californienne, le pop art, le féminisme, le cinéma hollywoodien, les mouvements underground, Walt Disney... Le centre Pompidou (tél. 01.44.78.12.33) consacrera une vaste exposition aux artistes de la cité des Anges, en réunissant peintures, sculptures, installations, photographies, films et vidéos, depuis le début des années soixante jusqu’en 1985 (du 8 mars au 17 juillet).
Le musée du Louvre (Paris 1er. Tél. 01.40.20.50.50) s’intéressera également aux artistes américains, mais à ceux d’une tout autre époque. L’exposition « Les artistes américains et le Louvre » (du 15 juin au 18 septembre) illustrera l’importance des liens artistiques entre la France et les Etats-Unis en une soixantaine de tableaux, dessins, gravures et sculptures d’artistes américains en relation avec la France et le Louvre de 1710 au début du XIXe siècle.
> D. T.
Agenda de l’art 2006
– Avril : la première exposition du Petit Palais depuis sa rénovation en décembre 2005 : « L’art préhispanique au Pérou, de Chavin aux Incas ». Le parcours fera la lumière sur les cultures précolombiennes, en ne privilégiant pas uniquement la période inca, mais également les autres civilisations andines qui se sont succédé pendant plus de trois mille ans. Des céramiques, de l’orfèvrerie d’or, d’argent et de cuivre doré, des tissus colorés seront exposés. A compléter par des conférences, des contes, des ateliers d’arts plastiques...
– Mai : une exposition dans la nef du Grand Palais, qui vient d’être restaurée à l’occasion des 22es Journées européennes du patrimoine en 2005 : « Création contemporaine en France ».
– Juin : réouverture du musée de l’Orangerie des Tuileries.
– Juin : ouverture du musée du Quai Branly, qui accueillera un foisonnement d’oeuvres d’arts d’Afrique, d’Asie, d’Océanie et des Amériques.
– 9 et 10 septembre : Journées du patrimoine.
– Du 26 au 30 octobre : Fiac.
– Du 16 au 19 novembre : Paris Photo au Carrousel du Louvre, qui accueillera les scènes nordiques.
– Fin 2006 : ouverture des galeries d’expositions permanentes et temporaires de la Cité de l’architecture et du patrimoine, dans l’aile Paris du palais de Chaillot, place du Trocadéro. La Cité sera totalement opérationnelle dans le courant de l’année 2007.
– Fin 2006 : ouverture du site de création contemporaine du 104, rue d’Aubervilliers, dans le 19e.
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