Le LIR (Laboratoires internationaux de recherche), qui représente quinze filiales françaises de laboratoires pharmaceutiques internationaux, a rendu publics les résultats de son « Observatoire des dépenses de médicaments ». Cette étude a été menée conjointement pour le compte du LIR par le Bipe, une société de conseil s'appuyant sur la prévision économique, et l'institut IMS Health. Ses principaux résultats remettent partiellement en cause l'idée communément admise selon laquelle la croissance des dépenses de médicaments serait très largement tirée par le remplacement de médicaments anciens par des produits plus récents et donc plus chers. Les auteurs appellent ce phénomène « l'effet qualité structure ». Pour 2004, année au cours de laquelle la croissance globale des dépenses de médicaments remboursables s'est élevée à 6,4 %, les auteurs montrent (en décomposant le marché en classes homogènes de médicaments - CHM) que l'effet qualité structure n'est responsable « que » de 3,4 % de la hausse des prix et qu'il se concentre sur les classes médicamenteuses majeures, dont les antalgiques, anticancéreux, hypolipémiants, antiagrégants, antihypertenseurs, vaccins, immunosuppresseurs, immunostimulants. La différence (non négligeable) entre les 6,4 % de croissance globale et les 3,4 % résultant du seul effet qualité structure provient presque exclusivement (2,9 %) de « l'effet volume », autrement dit, de nouvelles mises sous traitement, de l'arrivée de traitements dans des pathologies nouvelles ou jusqu'alors non prises en charge, du vieillissement de la population et du nombre croissant de patients en ALD et, donc, pris en charge à 100 % par l'assurance-maladie.
L'étude du LIR ne se limite pas à ces analyses de marché. Elle se conclut par des considérations plus politiques : « Au regard de ces résultats, notent les auteurs , on ne peut ramener raisonnablement la croissance des dépenses de médicaments à 1 % (prévu par le Plfss 2006), car ce plafond est totalement irréaliste au regard des besoins de santé. » Presque contrainte de dépasser ses objectifs de dépenses, l'industrie du médicament s'expose chaque année à des reversements financiers qui la privent de visibilité. Or, précise le LIR, « le financement de l'innovation constitue la question la plus fondamentale pour nos laboratoires de recherche ». Un financement mis à rude épreuve par le « contexte macroéconomique global qui impose des restrictions aux dépenses publiques et, donc, aux dépenses de santé ».
Le LIR propose quelques pistes pour concilier les contraintes de l'assurance-maladie et celles de la recherche comme « une prescription plus efficiente des médicaments présentant un progrès thérapeutique ». Et il apporte son soutien aux actions en faveur du bon usage du médicament qui « doivent être aujourd'hui considérées comme prioritaires, pour garantir que chaque euro dépensé constitue la meilleure efficience médico-économique pour la société ».
Une étude du LIR sur les spécialités remboursables
Une croissance réaliste des dépenses
Publié le 22/11/2005
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> H. S. R.
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Source : lequotidiendumedecin.fr: 7848
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