D EPUIS la disparition du Règlement mensuel (RM), les établissements financiers ont mis en place un dispositif qui permet, de la même façon, d'investir en Bourse sans posséder les moyens financiers nécessaires. Toutefois, un minimum de couverture des opérations engagées est exigé. Or la conjoncture boursière actuelle a incité de nombreux courtiers à relever les montants des garanties demandés.
Lorsque la Bourse semble bien orientée, il semble injuste à de nombreux épargnants de devoir limiter leurs gains, faute de moyens financiers. Les banques ont donc décidé de compenser la disparition du Règlement mensuel par une sorte de crédit sous la forme du Service de règlement différé (SRD). Les particuliers peuvent ainsi passer des ordres d'achat plus importants et ensuite, une fois les titres revendus, rembourser, d'une part, les fonds avancés avec le produit de la vente et empocher un gain plus conséquent. Encore faut-il que la Bourse ne se retourne pas car alors, tous les espoirs de gain s'envolent, mais les fonds avancés restent à rembourser.
C'est pourquoi, pour éviter des ordres d'achat disproportionnés par rapport aux possibilités financières du donneur d'ordres, en cas de problème, un système de couverture a été instauré. L'épargnant qui souhaite passer un ordre en demandant à bénéficier du SRD doit apporter en garantie au moins 20 % du montant de l'ordre en espèces ou 40 % en titres. Son effet de levier (c'est-à-dire la multiplication du gain attendu) sera alors de 5 dans le premier cas et de 2,5 dans le second.
Mais ces montants représentent des minima et tout courtier peut exiger des garanties supérieures s'il juge la conjoncture trop risquée. C'est notamment le cas en ce moment. De ce fait, de nombreux courtiers ont décidé d'augmenter le pourcentage de couverture demandé. Chez Consors par exemple, vous ne pouvez plus investir en utilisant le SRD que 3 fois le montant des espèces en compte ou 2 fois celui des titres en portefeuille. Chez Wargny, l'effet de levier est même réduit à 2 pour les titres jugés volatils, quelle que soit la garantie apportée. Les établissements bancaires sont souvent moins exigeants que les courtiers en ligne au niveau de la couverture demandée car ils connaissent mieux les avoirs de leurs clients.
Toutefois, ce renforcement des précautions est encouragé par le Conseil des marchés financiers qui incite même les intermédiaires à demander une couverture à 100 % pour les petits portefeuilles, ce qui a pour effet d'annuler complètement l'avantage de recourir au SRD.
Quand les épargnants ne veulent pas être prudents, ce sont leurs courtiers qui le sont pour eux !
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