Un ophtalmologiste allemand a eu l’idée de faire face à la pénurie de cornée en opérant deux patients atteints de maladie différente à partir du même greffon, l’un nécessitant des composants non nécessaires à l’autre. Pour le Dr Claus Cursiefen de l’université d’Erlangen-Nuremberg, il s’agit ainsi de programmer le même jour un patient atteint de dystrophie de Fuchs et un autre de kératocône. Le premier est opéré par une kératoplastie lamellaire antérieure profonde (DALK), qui consiste à greffer les deux couches antérieures, le second par une kératoplastie endothéliale de la membrane de Descemet (DMEK), qui consiste à greffer la couche interne. Toujours dans le même ordre, puisqu’une fois les tissus nécessaires à la technique DALK prélevés sur le donneur, il reste précisément ceux nécessaires à la DMEK. L’approche pourrait quasiment permettre de doubler le matériel cornéen disponible pour la greffe.
« Dans notre étude, nous avons pu utiliser une cornée pour traiter deux patients avec succès, pour 10 à 12 donneurs de cornée consécutifs », explique le Dr Cursiefen. À six mois de suivi, les patients opérés par DALK ont récupéré une vision de 20/35e en moyenne, et ceux par DMEK une vision de 20/31e. La stratégie a ceci de contraignant qu’elle ne peut être envisagée que dans des centres de référence, les deux techniques étant récentes et délicates. La gestion du programme opératoire doit être soigneuse et précise, ce d’autant qu’il faut prévoir la disponibilité de cornées supplémentaires au cas où des greffes complètes se révèlent nécessaires.
« Ophtalmology », édition de février.
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