Chez l’enfant, la certification médicale de non-contre-indication à la pratique sportive comporte des spécificités qui concernent principalement la croissance, les mobilités articulaires, la statique vertébrale, l’appareil locomoteur et la composition corporelle.
Ces certificats médicaux devraient être en principe libellés à l’issue d’un examen médical complet et d’un véritable entretien. Mais, faute de temps, surtout en période de rentrée scolaire où la demande est forte, ce type de consultation a aujourd’hui tendance à relever davantage de la formalité administrative que d’une véritable démarche médicale. « D’une manière générale et pas seulement chez l’enfant, je pense que l’on a accordé que trop peu d’importance à ces visites médicales qui débouchent sur la délivrance d’un certificat médical de non-contre-indication à la pratique du sport », constate le Pr Xavier Bigard, président de la SFMES.
Pas de standard absolu
Cette consultation devrait pourtant constituer un moment privilégié dans le suivi d’un jeune. « Quand on s’aperçoit par exemple qu’un enfant commence à prendre du poids en étant à la limite du surpoids, c’est l’occasion d’engager avec les parents une correction des facteurs de risques nutritionnels et/ou d’activité de manière à éviter l’installation définitive d’un surpoids », explique le Pr Bigard. « Concernant la consultation de non-contre-indication, il n’y a pas de définition absolue dans la loi ou les règlements, mais il existe des guidelines sur la manière de conduire cet examen médical », souligne-t-il. La SFMES a ainsi mis en ligne sur son site web un document qui peut faire office de fil conducteur pour la consultation du sujet adulte et dont le contenu peut être adapté à l’enfant.
« Dans le cas d’un généraliste qui ne connaît pas l’enfant, l’aspect de la morphologie initiale est très important, notamment celui de la statique de la colonne vertébrale », précise le Pr Bigard. La consultation comporte entre autres un interrogatoire sur les appareils sensoriels, l’audition, l’équilibration, des questions sur l’ensemble des pathologies générales, en particulier s’agissant d’éventuels antécédents familiaux cardiovasculaires. Vient ensuite l’examen classique des appareils cardiovasculaire et respiratoire, un bilan dentaire, un questionnaire psychologique sur le suivi à l’école, « dans le cadre du dépistage d’un syndrome d’hyperactivité ou de déficit de l’attention », ajoute le président de la SFMES qui insiste sur l’importance de la lecture du carnet de santé de l’enfant, en particulier au niveau du volet vaccination.
Réforme de la certification
« C’est un examen somme toute assez classique, qui peut être réalisé relativement succinctement, le temps d’une consultation d’au moins de 15 à 20 minutes », résume le Pr Bigard. Incluse dans le projet de loi de Santé en cours d’examen au Sénat, la suppression du certificat annuel de non-contre-indication pour la majorité des sports est actée, au profit de visites espacées vraisemblablement de trois ans avant 35 ans et d’un suivi par auto-questionnaire durant cet intervalle. Pour la SFMES, la réforme est vue d’un très bon œil à condition que tous les médecins jouent le jeu. « À partir du moment où l’on enlève cette périodicité annuelle systématique pour tous, on attend que la visite médicale elle-même soit réalisée conformément aux bonnes pratiques », conclut le Pr Bigard.
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